Par le collectif des sans-papiers :
Les urgences sont de chaque instant : Quotidiennement arrivent des familles (4 en une semaine) fuyant la détresse de leurs pays et s’accrochant à l’espoir d’une vie meilleure. De l’autre le système est verrouillé et sans issue.
Outre la multiplication des procédures, le 115 qui passe à la région (allez savoir qui décide quoi), les allers-retours à Metz pour obtenir un rendez-vous… à Épinal ! qui renverra à la préfecture de région, les blocages administratifs font qu’en bout de chaîne il n’y a pas de titre de séjour, pas d’autorisation de travailler.
Même la circulaire Valls (à l’époque ministre de l’intérieur) du 28/11/12 n’est pas appliquée : Elle considérait qu’avec 5 ans de présence en France et 3 ans de scolarisation des enfants, ou la présentation d’un contrat de travail, on pouvait obtenir une régularisation.
Mais rien n’y fait. L’hébergement d’urgence est saturé, les 44 studios du foyer de la Voivre récemment mis en service sont complets, et même les quelques rares familles régularisées (pour raison médicale ou de façon rarissime par la Commission de recours) n’ont pas accès au logement social parce sans droit au RSA.
Partout c’est REJET (OFPRA, CNDA), les OQTF (obligation de quitter le territoire français) pleuvent de façon systématique avant même que les intéressés n’aient le temps d’aller au bout de leurs recours !
Le préfet des Vosges via ses subalternes s’acharne sur les migrants, les convoque un à un pour leur signifier qu’ils doivent partir avant d’être embarqués dans un avion – mais tous ceux qui demandent un rendez-vous pour étudier leur situation ne reçoivent aucune réponse – leur envoie une assignation pour aller signer quotidiennement à la police comme des délinquants ou des criminels, au point qu’hier 18 septembre à Epinal, une jeune femme a fait un malaise et a dû être transportée aux urgences.
ET quand le tribunal administratif (ultime recours) prend une décision à l’encontre du préfet comme tout dernièrement à Nancy, l’avion est déjà parti !
Malheur sur malheur, la procédure dite Dublin de renvoi dans le pays où a été enregistrée la première demande d’asile fabrique des errants.
C’est le cas d’une famille rom dont nous avions réussi à re-scolariser les enfants, qui a transité dans plusieurs pays européens sans jamais pouvoir s’y fixer, le dernier étant la Belgique, où le préfet des Vosges déclare vouloir les renvoyer malgré une dizaine de procédures toujours conclues par un rejet.
Voilà des gens dans la rue, avec des enfants et un bébé. Est-ce la France dite des droits de l’Homme ????
TROP C’EST TROP !Nul n’a choisi le pays où il est né et les circonstances de sa vie, la guerre, les exactions, la mafia, la violence et la mort. Voici des familles passées entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Russie, l’Ukraine… qui se retrouvent sans nationalité ! Le tribunal condamne les préfectures pour décider un renvoi sans même pouvoir fixer un pays de destination ! Et si nous étions à leur place, où serions-nous ???
Depuis 6 ans nous sommes présents, et ce soir encore à 18h, devant la gare d’Épinal et la mairie de St-Dié, pour dénoncer l’indifférence et la lâcheté de nos gouvernements, pour exiger une solidarité active à l’échelon européen et une véritable coopération entre les peuples au lieu de cette immense chantage planétaire où on marchande jusqu’à la vie humaine. Tout homme est mon frère.
Non au repli sur soi, Oui à l’accueil inconditionnel, sans frontières et sans barrières. Nous n’avons qu’une terre, nous exigeons l’accès aux mêmes droits fondamentaux pour tous !
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