Avec Afp.
Malgré la colère toujours véhémente des UMP alsaciens contre la fusion de leur région avec Champagne-Ardenne et Lorraine, le Parlement a adopté définitivement ce mercredi par un ultime vote de l’Assemblée la nouvelle carte de France à 13 régions
Dans un ultime vote, les députés ont adopté le texte par 95 voix pour, 56 contre et 11 abstentions. Le Front de gauche, les radicaux de gauche, les écologistes, l’UMP et l’UDI ont voté majoritairement contre « des regroupements forcés » alors que les socialistes ont voté pour.
Après six mois de débat et trois lectures dans chaque chambre, c’est donc la vision du groupe socialiste à l’Assemblée qui s’est imposée là où le gouvernement avait proposé 14 régions et où le Sénat en voulait 15 au lieu des 22 actuelles.
Si elle n’est pas « parfaite », cette carte « a sa cohérence », s’est félicité le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, qui y voit « un message d’espoir pour ceux qui croient en la nécessité des réformes ».
La nouvelle carte fusionne l’Alsace avec la Lorraine et Champagne-Ardenne, le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie, et Midi-Pyrénées avec Languedoc-Roussillon, trois fusions contestées, surtout la première. Les autres regroupements ont été moins polémiques (Poitou-Charentes avec Limousin et Aquitaine, Bourgogne et Franche-Comté, Rhône-Alpes avec Auvergne), voire enthousiastes (les deux Normandie).
Cette réforme suscite toujours une vive opposition en Alsace: à quatre reprises depuis la mi-octobre, des manifestations ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, inquiètes pour la préservation de leur identité régionale. Et, selon le quotidien L’Alsace, une quinzaine de communes ont même suivi mardi l’appel du président du conseil général du Haut-Rhin à faire sonner les cloches ou la sirène des pompiers à 18 heures…
« Les socialistes n’ont jamais aimé l’Alsace », a encore tempêté mercredi l’UMP Eric Straumann, provoquant la colère d’Armand Jung (PS), pour qui « personne n’a le monopole de l’Alsace ».
Les parlementaires UMP vont déposer dès jeudi un recours devant le Conseil constitutionnel, arguant « qu’on ne peut pas toucher au périmètre d’une collectivité territoriale sans avoir préalablement consulté cette collectivité ».
Seule consolation pour les Alsaciens: Strasbourg a déjà été désignée comme le siège de la future préfecture de région alors que pour les autres régions, le « chef-lieu » sera désigné par décret après avis de l’assemblée de la nouvelle région.
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