La MJC Savouret, les Cinés Palace et la Boite à Films confirment via un communiqué que malgré les derniers évènements la soirée projection-débat du film de Abd El Malik « Qu’Allah bénisse la France » aura bien lieu.
∗∗∗
Après l’annonce de notre espace parole ayant pour thème « Qu’Allah bénisse la France » film d’Abd Al Malik, d’aucuns, à juste titre se demandent s’il est toujours opportun d’organiser ce débat compte tenu de l’actualité.
A cela nous répondons :
Nos espaces parole sont faits pour solliciter ou faciliter l’expression car nous en avons la liberté. Des journalistes, des policiers, des collaborateurs du journal Charlie Hebdo, des admirateurs sont morts au champ de cette même liberté d’expression.
Clairement il y a deux camps, celui de la haine et celui de l’expression.
En hommage en la résistance de nos héros, à notre petit niveau associatif, nous choisissons le second camp et marquons notre solidarité.
Le film de Abd El Malik sera bien projeté je jeudi 15 janvier 2015 à 20 h aux cinés Palace suivi de notre espace parole.
Adapté du livre autobiographique de Abd Al Malik, «Qu’Allah bénisse la France» raconte le parcours de Régis, enfant d’immigrés, noir, surdoué, élevé par sa mère catholique avec ses deux frères, dans une cité de Strasbourg. Entre délinquance, rap et islam, il va découvrir l’amour et trouver sa voie… (1h36)
Auteur, compositeur, artiste interprète, rappeur et poète français d’origine congolaise, Abd Al Malik grandit au cœur du Neuhof, cité HLM dans un quartier sud de Strasbourg. Littéraire dans l’âme, il étudie la philosophie et les lettres classiques en même temps qu’il fonde le groupe de rap NAP en 1988.
Il devient non seulement la figure majeure des cultures urbaines mais également un symbole de la France de la diversité.
Plusieurs fois récompensé pour son œuvre musicale, il obtient des distinctions pour sa littérature.
Le livre « qu’Allah bénisse la France » raconte la vie d’un fils d’émigré dans une France pauvre, celle des quartiers, il s’agit bien sûr de sa vie.
Ce qui nous amène à proposer un débat après la projection du film, c’est sans doute cette phrase : « Quand les italo américains ont découvert le Parrain ou Mean street, enfin ils se sont vus. Enfin ils faisaient partie de l’Amérique. Moi aussi, j’ai envie qu’on parle de nous et de nos problèmes sans que ce soit exotique. Mon ambition est de sortir de donner à voir, de sortir d’un fantasme malsain sur nous. Mes racines sont africaines, certes, mais mes fruits sont français, et européens »
Voilà donc notre interrogation, a-t-il réussi son pari ? L’accès à l’art lui permet-il l’intégration ? Et ceux qui n’y accèdent pas ?
Dans une interview de présentation, Abd Al Malik dit : « J’aurais pu, de manière légitime, faire le film le plus violent qui soit. Mais moi je voulais raconter ce qu’il y a avant la violence, qui n’est qu’une conséquence. Samir, peut être qu’il va finir en Syrie et y mourir. Mais ce qui m’intéresse, c’est ce qui fait qu’il va partir en Syrie »
Nous sommes au cœur de notre débat. Pourquoi choisir le camp de la haine ? et quelles clés, l’auteur nous donne t’il pour comprendre ?
Éric Scherrer et Michel Petitdemange de la MJC Savouret
Arnaud Toussaint des Cinés Palace
Denis Blum de la Boite à Films
0 commentaire