Les ATP présentent LE JARDIN SECRET d’après « Souvenirs et Solitude » de Jean ZAY avec une adaptation et mise en scène Benoît Giros et Pierre Baux
Ce spectacle est à la fois un hommage à un homme exceptionnel et une réflexion toute actuelle sur la résistance et la dignité.
Cet homme, Jean Zay, encore insuffisamment estimé, a eu dans sa courte vie (1904-1944), une extraordinaire activité politique et culturelle. Député du Loiret dès 27 ans, il entre en 1936 au gouvernement du Front Populaire comme ministre de l’Education et des Beaux Arts.
Créateur du CNRS et du Musée de l’Homme, initiateur du Festival de Cannes, il est aussi à l’origine de la démocratisation de l’enseignement et préfigure la décentralisation culturelle d’après guerre. Pourtant, ce visionnaire va devenir victime d’une violente campagne de presse qui réclame sa condamnation à mort
comme Juif, franc-maçon, anti-munichois et membre du Front Populaire.
Jugé par un tribunal militaire en 1940, il est emprisonné à Riom jusqu’en 1944, année où il sera assassiné le 20 Juin par des miliciens.
Pendant ces 4 années de captivité, Jean Zay a écrit un journal, Souvenirs et solitude, dont il a pu confier les feuillets à sa femme, lors de ses rares visites autorisées.
C’est ce texte qui a fasciné les deux artisans du spectacle, Benoît Giros et Pierre Baux, dans la mesure où il présente plusieurs intérêts. D’abord, il évoque les différents états provoqués par la solitude absolue de l’enfermement, depuis la souffrance atroce jusqu’à la conscience de la nécessité de rester éveillé face à la
barbarie. Mais cette exploration de l’intime, du «jardin secret», figure aussi les sentiments qui étreignent la société française de l’époque enfermée dans la collaboration avec l’occupant, et, plus généralement, la noblesse de résister et de rester digne, même dans les pires circonstances.
Le spectacle a choisi de se centrer sur la portée générale de l’emprisonnement, en gommant toute tracede l’époque 1939-40. L’homme qui retrace dans la pénombre ses sensations durant 4ans de captivité n’est pas nommé. Est-ce le fantôme de Jean Zay, où ses écrits qui s’incarnent? Ne devient-il pas ainsi une incarnation de notre enfermement à tous, qui peut néanmoins s’ouvrir au monde? Quoi qu’il en soit, nous voici plongés dans l’atmosphère d’une vie en cellule : un acteur assis dans un fauteuil revit sa détention, avec l’unique présence d’objets fabriqués par les prisonniers pour continuer à créer. Une telle sobriété laisse toute sa place à l’émotion, que magnifient le silence et la poésie. « Voici 55 minutes comme on aimerait en voir plus souvent au théâtre, parce qu’elles témoignent de ce que peut vivre un homme engagé et emprisonné, sans tomber dansle pathos que pourrait susciter la situation» a écrit Brigitte Salino dans le Monde du 23/07/2013. On connaîtcertes plusieurs témoignages de l’emprisonnement, mais il y a une telle hauteur dans celui de Jean Zay qu’il saisit durablement le coeur.
(à voir en famille à partir de 15 ans)
Une exposition accompagne le spectacle : à travers des photos, des lettres et des documents d’époque, elle retrace les événements majeurs de la vie et de l’oeuvre de Jean Zay. Cette exposition sera dans le hall de la
Louvière les jours de spectacle et il sera possible , à l’issue des représentations, de la visiter en présence de l’une des deux filles de Jean Zay, Hélène Mouchard-Zay.
Tarifs
Plein tarif, 20 €,
Tarif réduit, 14 € ( adhérents ATP, membres et groupe de 10 personnes )
Etudiants, lycéens, demandeurs d’emploi : 8 €.
Renseignements et réservations ATP : 03 29 82 00 25, atp.vosges@wanadoo.fr
http://atpvosges.wix.com/theatre
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