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vendredi 22 novembre

L’agriculture et l’urbanisme en Montagne : « un enjeu capital »

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Mardi après-midi, L’AMV avait convié les maires et techniciens des communes du secteur à assister à une opération de sensibilisation portant sur l’avenir de l’agriculture de montagne. Un enjeu essentiel pour Jean Vogel et les deux intervenants qui l’accompagnaient pour l’occasion.

En effet, car comme le rappelait Jean Vogel, maire de Saâles et chef d’orchestre de cette conférence, de plus en plus d’espace est pris à l’agriculture : « En surface, c’est l’équivalent d’un département tous les 10 ans dont se voit déposséder l’agriculture. Et si les chiffres sont très difficiles à obtenir, on peut considérer que sur des secteurs comme le Haut Rhin et le Bas Rhin, ce sont entre 600 et 800 hectares par an qui disparaissent au profit d’un urbanisme souvent excessif. Et la plupart du temps, cela s’applique sur d’excellentes terres pour l’agriculture, à l’image de l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle ou de Disneyland qui ont poussé sur les meilleures terres du pays. Il en va de même dans notre secteur », explique Jean Vogel.

Pour ce dernier, le maintien de l’agriculture en montagne est donc capital et il s’appuie sur des arguments solides : « Je vous rappelle qu’en octobre dernier à Chambéry, lors du congrès des élus de montagne, la Ministre de la Décentralisation et de la Fonction publique Marylise Lebranchu a annoncé que si l’on ne faisait rien, la France perdrait son autonomie alimentaire d’ici 2040… C’est pourquoi les communes doivent être présentes pour limiter les politiques d’urbanisation, quitte, peut-être, à ne plus gagner en population au début », ajoute Jean Vogel.

Le premier magistrat de Saäles n’en est pas moins conscient que ce type de décisions n’est pas aisé à prendre pour les maires et demande un certain « courage » : « Ces mesures et décisions sont parfois impopulaires et la logique d’un maire est souvent de gagner en population, de conserver ses écoles, de mettre des lotissements, rendre des terrains constructibles et de prendre, pas forcément de manière volontaire, de plus en plus d’espace à l’agriculture. Réduire les politiques d’urbanisation n’est donc pas souvent une priorité. Les maires et les élus apprécient l’idée, mais chez les autres, ils préfèrent en laisser l’éventuelle application à leur(s) successeur(s)… ».

Selon Jean Vogel, dans les Vosges, les terres cultivables sont relativement bien occupées, mais il est nécessaire de « réhabiliter l’ancien et de diversifier » : « Il y a de la demande de produits alternatifs (escargots, miel, petits fruits, pisciculture etc…) mais il n’y a pas de politique de diversification agricole, pas de soutien financier, pas de formation ni même de points de vente, on manque d’organisation. Pourtant la prise de conscience est là, mais on ose pas ».

Alors pour contribuer à la prise de conscience et peut-être aider certains citoyens et maires à franchir le pas, un véritable outil a été créé suite à un projet européen par Patricia Zander, professeur à l’université de Gographie de Strasbourg, et Guy Giraud, urbaniste. Ce projet qui s’est étendu de 2010 à 2013 a regroupé des communes du Massif et de la Forêt Noire. L’objectif était d’échanger, de comparer, de confronter autour des problèmes de l’économie et du foncier notamment. Le résultat, c’est cette série de panneaux qui occupait la salle des Armes mardi. « Elle permet par exemple de voir les choses à plus long terme. Les communes seront toujours là, mais qu’en sera-t-il de l’activité, de la vie au sein de ces dernières ? », souligne à nouveau jean Vogel.

 

 

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