Voulzy a chanté « le paradoxale système« … »Plus je m’éloigne et plus je t’aime ». Il en est un peu de même pour le coiffeur Philippe Laurent qui s’impose à chacune de ses sorties en France et à l’étranger. On ne présente plus vraiment le créateur d’autant que le garçon n’aime pas vraiment les coups de projecteur et que sa discrétion est aujourd’hui légendaire. Alors, il faut que ses proches s’occupent de sa promo si tant est qu’il en ait besoin : c’est ainsi que nous avons rencontré le maître. Depuis une vingtaine d’années, Philippe Laurent parcourt la planète proposant des show de coiffure pour l’Oréal. Son coup de peigne est connu et reconnu de la profession et de quelques peoples et c’est tout naturellement qu’il a animé la dernière soirée du L’Oréal Business Forum qui se déroulait il y a quelques jours à Cannes, plus exactement au palais des congrès là même où le cinoche fait son cinoche. C’est Philippe Laurent, en véritable guest star qui a conclut les 3 jours de conférences et autres ateliers faits de techniques sorties des ciseaux des 2 500 coiffeurs venus du monde entier.
« C‘est incontestablement la plus grosse manifestation à laquelle j’ai participé » commente le coiffeur » je me devais d’être dans la mouvance de ce qui se fait, être à la pointe de la création tout en respectant les exigences de l’Oréal et son cahier des charges c’est-à-dire respecter les couleurs, la texture du cheveu. La présentation de ce show c’est 6 mois de travail en amont et l’écriture d’un véritable scénario afin de relier les différents thèmes imposés comme celui des années folles et du gothique ».
Pour cela, Philippe Laurent s’appuie sur sa puissance de travail (c’est un véritable stakhanoviste) mais aussi quelques personnes avec lesquelles il s’organise régulièrement. Baptiste qui devrait lui succéder au salon rue de la République mais aussi un chorégraphe, un styliste, une maquilleuse, un spécialiste de l’image et une foultitude de petites mains. Une équipe qui lui insuffle une énergie supplémentaire et lui permet de poser un regard différent sur sa manière d’évoluer sur scène.
« J’ai réalisé une coupe à l’envers avec pour volonté de casser les codes » poursuit celui qui ne veut surtout pas qu’on le désigne comme un artiste »avec 3 danseurs des années folles. C’est à ce moment là que je dois sortir de moi même. C’est ce que j’ai fait pour la première fois de manière plus affirmée. Je pense avoir franchi un pallier grâce à la rencontre de différents milieux artistiques. Toute ma vie j’ai souhaité me réaliser dans mon travail, je pense que c’est chose faite notamment grâce à ce show qui a été révélateur ». Il y consacre des mois de recherche, de mise en scène et va plus loin encore dans sa construction personnelle ».
Philippe Laurent ! C’est décoiffant, au figuré bien entendu. Celui qui fut en quête d’absolu toute sa carrière, n’oublie pas qu’il a besoin aujourd’hui de moments de recul, de quiétude, d’isolement. « Gérardmer est définitivement mon pays alors que longtemps j’ai voulu vibrer à Paris » conclut-il » j’ai besoin d’avoir des instants de tranquillité avec mes proches pour de longues balades à pied ou à VTT. Je ne suis pas un artistique, j’ai peut-être une forme de talent artistique mais je ne prétends rien. Je suis un coiffeur de salon qui évolue quotidiennement avec de nouvelles têtes. Et finalement ça me convient parfaitement ».
Les grands professionnels ont ceci de différent des autres. Ils vivent au quotidien avec la modestie pour compagne. Y parait qu’il faut parfois laisser le temps au temps pour enfin l’apprivoiser. Philippe Laurent est sans doute né avec !
Ph. J.
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