Originaire de Cornimont, Carlos Da Costa a passé sa vie à Saulxures-sur-Moselotte jusqu’à l’âge de 48 ans où il s’est expatrié à Nice avec son épouse pour des raisons professionnelles. Niçois depuis 2011, il est bien connu dans la vallée de la Moselotte où il a été un joueur marquant puis dirigeant du club de football saulxuron. Nombre de ses proches et de ses amis ont immédiatement pris de ses nouvelles ce vendredi après l’attentat meurtrier survenu sur la Promenade des Anglais. Carlos Da Costa nous livre son témoignage de la tragédie.
- Où étiez-vous au moment du drame ?
- Je suis domicilié à 500 mètres de la promenade des Anglais et à 800 mètres du lieu du drame. Je venais d’assister aux feux d’artifice sur la plage et j’ai bien vu le camion blanc qui partait de l’hôpital Lenval à la fin des feux. Je sais que quand il y a des spectacles, des camions de matériel viennent stationner là et comme Rihanna venait se produire en concert ce vendredi, je n’ai pas porté trop attention au camion. Je me suis seulement dit que c’était bizarre qu’un camion circule à cette heure sur la Promenade des Anglais alors quelle était fermée. Déjà les camions ne peuvent pas y circuler en temps normal à partir de 22 heures 30. J’ai été tout de même surpris qu’il se soit déporté, on aurait dit qu’il essayait déjà de monter sur un trottoir.
- Que s’est-il passé ensuite ?
- Je suis remonté chez moi tranquillement et c’est ma nièce qui m’a appelé, elle est également installée à Nice où on lui a trouvé du travail, elle ma demandé où j’étais et elle m’a appris qu’un camion fonçait dans la foule. J’ai regardé BFMTV et j’ai découvert qu’il y avait déjà une trentaine de morts. ça fait drôle et peur car à 200 mètres près, ça aurait pu être moi. Le premier impact se situe à 200 mètres du lieu où je m’étais positionné pour regarder les feux. Ça fait bizarre en sachant que la Promenade des Anglais fait 700 mètres de long, on s’installe sur fond de mer pour regarder les feux et le mec a vraiment choisi son moment en attendant qu’on remonte tous de la plage, pour aller danser au milieu de la route, avant d’aller faucher toutes ces victimes.
- Quelle était l’atmosphère ce vendredi ?
- J’ai pris le travail à 5 heures, je suis chauffeur de poids lourd, j’en ai vomi. Ça fait une drôle d’impression alors qu’on est dans un région où de nombreuses religions se côtoient sans heurt. A Nice, ce vendredi, tout est mort on n’a même pas de mots, tu marches dans un silence prenant et c’est pratiquement naturel. Même les mouettes portaient le deuil. On n’avait même pas une question à se dire, on sentait le besoin de regarder et de ne rien dire. C’est vraiment poignant, on subit un silence qui nous plombe. C’est une drôle de sensation. Même dans les commerces, les regards sont vides, on dirait qu’on est un dans un autre monde. Nice est une ville joyeuse en temps normal et toute l’année mais là, c’est le jour et la nuit. Je pense que ça va durer une paire de jours.
- Après coup, que ressentez-vous ?
- Je n’ai pratiquement rien vu. C’est après, en se remettant les images en tête, que ça fait drôle. Allez voir où le drame s’est déroulé, c’est encore plus émouvant. Les proches des victimes étaient inconsolables. C’est prenant. Dès qu’on parle de Negresco, les gens savent que je n’en suis pas loin. J’ai reçu de nombreux appels.
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