Johanie Humblot à la conquête des Etats-Unis !
De retour dans ses Vosges natales après un tour d’Europe cet été, la vosgienne Johanie Humblot vit sa troisième rentrée scolaire en tant qu’enseignante près de New-York. Témoignage d’une fille avide de rencontres, d’expériences et qui n’a pas froid aux yeux.
Son sourire et la fraîcheur de la jeune vosgienne ne laissent personne insensible. A 32 ans tout frais, Johanie Humblot a décidé de quitter son école de Darney et l’Ouest-vosgien il y a 2 ans pour tenter l’aventure aux Etats-Unis. Professeur des écoles, spécialisée pour les enfants en difficulté, la jeune femme originaire de Sanchey-Epinal a décidé de plaquer sa paisible vie dans le département et s’installer en tant qu’expatriée au sein de la « French American school Princeton » dans le « New Jersey » à 1h30 en transports en commun de New-York (Broadway ou Central Park).
L’encadrement scolaire
« Je travaille 5h30 par jour du lundi au vendredi. Je vais attaquer ma troisième rentrée scolaire et j’ai hâte d’y être. Je ne regrette pas mon choix. C’est une aventure humaine et professionnele extraordinaire. J’ai la chance de nouer des relations priviliégiées avec les autres enseignants dans le cadre du suivi des enfants, ce qui rend notre travail plus efficace. En CE1, les enfants sont censés maîtriser le Français. La plupart de nos élèves ne sont pas francophones. J’ai eu du mal à m’adapter à l’Anglais au début mais maintenant tout va bien. Je ne suis pas complètement bilingue mais les progrès sont considérables. Je constate que certains enfants sont surprotégés par leurs parents. Certains disent « sois sage aujourd’hui », au lieu de « travaille bien »…Il est très mal perçu de punir un élève et on doit « prendre des gants » quand certains ont des soucis constate Johanie qui bénéficie du même nombre de jours de congés qu’en France. Les vacances sont parfois décalées.
L’éloignement avec sa famille
Vivre seule et loin de ses proches renforcent la confiance en soi. On devient très indépendant et surtout on apprend à gérer les problèmes. La vosgienne a eu le temps de se ressourcer en faisant le tour de l’Europe de l’Est et profiter de l’italie en famille avant de repartir aux Etats-Unis lundi dernier. A-t-elle un pincement au cœur au moment de partir ? C’est mitigé. D’un côté, je suis affectée de quitter mon entourage mais de l’autre, ma mission est enrichissante au contact des enfants étrangers qui ne demandent qu’à progresser en Français. J’ai eu la chance de partir. La qualité de vie est certes onéreuse mais bonne. Je m’y suis fait des amis Sud-Américains, Indiens ou Philippins qui sont de vrais confidents. L’éloignement favorise incontestablement les liens…
Les voyages
Le fait d’être basée Outre-Atlantique lui permet de beaucoup voyager et de jouir de chaque bon moment. J’ai notamment visité l’Amérique centrale (Mexique, Jamaique, Costa-Rica, Cuba, Porto-Rico, République Dominicaine…) des villes Américaines (Philadelphie…)et quelques grands parcs nationaux au Texas ou en Californie. (6h d’avion de New-York). Je ferai bientôt Seattle, Vancouver…
Le cadre de vie
Je suis consciente d’être une privilégiée car je gagne bien ma vie. Je ne fais plus attention à l’immensité des villes, l’importante population mange à toute heure et les paysages sont somptueux aux USA. Les routes sont larges et il est facile de se repérer. J’ai une voiture sur place et les panneaux de signalisation sont les mêmes qu’en France à deux exceptions près. La vie est chère avec la mutuelle santé, les transports, les activités… Aussi, après avoir vécu en apartement, je loue une chambre chez l’habitant (600 dollars). Sans regret, puisque je souhaitais à tout prix m’immerger dans une famille locale. Je suis devenue une sorte de grande sœur pour l’adolescent de 16 ans qui partage la maison avec moi et son père, agent immobilier. J’ai retrouvé l’esprit des séries Américaines qui ont bercé mon enfance et c’était un rêve de tutoyer ce monde. Il n’est pas rare de croiser des vedettes de cinéma dans la rue ou à Central Park ». Je vais à la salle de sports, au sauna, Hamam ou à la piscine. Les Américains sont chaleureux mais les contacts sont parfois superficiels. En dehors de l’obésité criante, la plupart fait attention à leurs corps et leur image.
Les récents attentats
J’ai vécu les récents attentats de Paris et de Nice à chaque fois aux Etats-Unis avec les informations pas toujours justes que l’on voulait bien diffuser. Le climat était pesant. J’étais stressée, triste. Je remarque que les gens se sentent concernés malgré la distance. Les personnes attentionnées que je croisais ont toujours eu un mot gentil et ont été compatissants avec moi et mon pays d’origine.
L’avenir en question
En 2 ans, j’ai vu plus de choses qu’en 30 ans dans les Vosges. Le visa de Johanie expire en juin 2017. Elle a d’autres projets comme partir travailler en Amérique du Sud mais d’ici là, beaucoup de choses peuvent se passer donc je préfère ne pas trop m’avancer ». Toujours est-il que son esprit aventurier n’a pas fini de lui donner la bougeotte.
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