Afin d’éviter la fermeture du collège de Granges-Aumontzey, le collectif composé de parents d’élèves et d’enseignants a travaillé sur un projet présenté récemment au président du Conseil Départemental François Vannson.
Une entrevue et un accueil « en quête d’avancée » pour reprendre les mots du maire de Granges-sur-Vologne, accompagné lors de sa visite de trois représentantes du collectif en la personne de Christine Jeanmougin, parent d’élève et première adjointe, Valérie Bottelin, parent d’élève, et Joëlle Dieudonné, professeur d’Allemand au sein de l’établissement scolaire. C’est ce même quatuor qui a présenté l’ébauche de projet réalisé par le collectif en question et rendu compte de la réunion au Conseil Départemental face aux élus gringeauds ainsi qu’à la presse ce vendredi soir.
Ertingen, précieux alliée dans la bataille
Une centaine de pages pour au moins autant d’heures de travail, c’est un collectif passionné et plein de dynamisme qui a travaillé de manière intensive pour aboutir à ce premier jet qui va être affiné dans les jours, semaines et mois à venir. La voie qui mènera au sauvetage du collège semble claire dans les têtes des membres du collectif et elle repose sur « un projet citoyen pilote, innovant et unique en France » . Projet basé sur un seul site proche des infrastructures de la ville à l’image des infrastructures sportives récemment réalisées. Un projet où sport et culture seront des vecteurs de cohésion sociale, le tout en partenariat et en lien étroit avec les associations et clubs qui contribuent à l’attractivité de la ville, tout comme sa proximité avec Gérardmer, haut lieu du tourisme dans les Vosges.
Pour cela, deux axes ont été dégagés avec dans un premier temps la création de section(s) spécifique(s). « Nous voulons intégrer une section Jeunes Sapeurs Pompiers (JSP) au collège, sachant que l’intérêt de certains élèves pour cette voie est déjà existant » , précise Joëlle Dieudonné. La base de la démarche serait d’initier les élèves à la sécurité civile dès la 5ème et de les faire intégrer la section en 4ème-3ème. Pour cela, la commune et l’établissement gringeauds peuvent compter sur un allié de choix qui n’est autre qu’Ertingen, jumelée avec Granges-sur-Vologne depuis près de 30 ans. L’idée d’initier la jeunesse à la sécurité civile ne date d’ailleurs pas d’hier puisque des élèves de cycle 3 étaient déjà partis à la découverte des casernes d’Ertingen en 2015. La commune jumelle affirme déjà qu’elle appuiera les démarches et le projet à venir s’il devait se concrétiser. L’essai ne demande donc plus qu’à être transformé. C’est en tout cas ce que laisse entendre le collectif.
« Faites-nous confiance ! »
L’autre versant du projet esquissé par les défenseurs du collège Georges Brassens concerne l’accueil et l’accompagnement de jeunes fragilisés (par des situations familiales difficiles notamment, des difficultés financière etc.). Un accueil accompagné d’actions de préventions, de promotion de la mixité sociale pour que les élèves concernés puissent « reprendre un nouveau souffle » . « Pour cela, nous estimons que nous devrons être en mesure d’attirer et d’accueillir de 30 à 50 élèves de 11 à 15 ans issus de milieux non propices à la réussite scolaire » , explique les émissaires du collectif. Ce qui impliquerait donc de l’hébergement, mais dans un lieu de vie, un milieu qui se voudra ouvert , un terreau qui permettra à ses jeunes de s’épanouir. « Nous voulons une ruralité ouverte et positive dans les Vosges, créer un contexte favorable et paisible » , ajoutera Guy Martinache qui a tenu à louer l’engagement du collectif dans sa mission et les objectifs qu’il s’est fixé, certes ambitieux mais qui semblent réalisables.
Le premier magistrat de Granges-sur-Vologne a par ailleurs annoncé qu’il y avait une volonté d’avancer de part et d’autre et que des pistes intéressantes étaient déjà explorées concernant les financements nécessaires. Mais avant de lâcher les chevaux il fallait attendre l’aval du président du Département François Vannson qui présentera lui-même le projet gringeaud au Rectorat. Le collectif fera de même avec l’Académie. François Vannson qui avait logiquement soulevé la question des effectifs en baisse du collège. « L’augmentation des effectifs viendra d’elle-même avec les sections spécialisées qui devraient concerner tout le Grand Est » , commentera Guy Martinache. Mais en attendant, les parents d’élèves doivent croire en ce projet et au collectif qui le bâtit et le défendra bec et ongles. « Nous avons perdu une vingtaine d’élèves à la rentrée de septembre à cause de l’annonce de la fermeture. Nous pouvons le comprendre, mais nous ne voulons pas que notre travail soit barré par la désaffection des élèves et de leurs parents pour le collège. Nous voulons leur passer un message : faites-nous confiance, ne nous lâchez pas !! De plus, tout le monde profitera de la mise en place de ce projet, tout le territoire, pas uniquement le collège » , conclura Christine Jeanmougin.
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