2978 contributions, 293 personnes présentes, 2 ateliers participatifs, 3 scénarios, 1 million de m3 d’eau à économiser : les enjeux de la gestion de l’eau ont mobilisé de décembre à février.
Durant cette période, la concertation préalable, organisée par la (Commission Locale de l’Eau) CLE, avait pour enjeu de confronter les avis sur la problématique de l’eau potable à Vittel et ses environs. Un secteur où paradoxalement l’eau fait défaut. Même si les Vosges sont souvent qualifiées de « château d’eau de la Lorraine », dans l’ouest vosgien le niveau de la nappe des Grès du Trias Inférieur (GTI), suscite depuis plusieurs années des inquiétudes.
Aujourd’hui, environ 3 millions de m3 d’eau sont prélevés annuellement dans le secteur de Vittel, alors que la recharge naturelle dans ce secteur est de 2 millions de m3. Il existe donc un déficit d’un million de m3 qu’il faut combler. Comment pérenniser durablement cette ressource, assurer la meilleure desserte au meilleur coût pour tous les usagers ? C’est l’enjeu de la concertation préalable, encadrée par les garants de la Commission Nationale du débat public. Une concertation qui se clôture le 20 février 2019.
Il est d’ores et déjà possible de tirer quelques enseignements des 3 séances qui ont eu lieu les 13 décembre 2018, 16 et 24 janvier 2019.
En effet, un consensus se dégage sur plusieurs points. Les participants souhaitent donner la priorité de l’usage de l’eau aux habitants. Ils souhaitent une eau de qualité et en quantité. Ils souhaitent aussi un partage de l’eau avec les autres usages mais la priorité doit être donnée aux habitants. Quant à la provenance de l’eau : 82% n’y accordent pas d’importance. Et 64% des participants estiment qu’il faut avoir recours à une ressource de substitution. Une majorité se dégage donc en faveur de la création de possibles canalisations pour puiser l’eau dans un autre endroit de la nappe des GTI.
Les participants ont aussi donné leur avis sur différents scénarios. A commencer par celui du collectif Eau 88 qui donne la priorité de l’usage de l’eau aux habitants et envisage de transférer la totalité du captage de Nestlé vers une autre ressource. 57% des participants le jugent non acceptable et 35% acceptable. Et ce même si 82% des participants estiment que le scénario du collectif aurait un impact positif sur l’environnement mais 60% jugent négativement son impact économique et social.
Le scénario de la CLE semble remporter l’adhésion du plus grand nombre. 58% des participants estiment ce scénario acceptable et 33% non acceptable. Ce scénario souhaite préserver la ressource en eau tout en prenant en compte les activités des industriels. Les participants ont tout de même noté quelques bémols. Ils estiment certes qu’il y aura des améliorations sur la nappe des GTI mais 36% estiment que les canalisations engendreront des dégradations.
Quant au scénario numéro 3 (arrêt pur et simple de l’exploitation de la nappe par Nestlé), 61% des participants le jugent inacceptable.
Cette concertation s’achèvera officiellement le 20 février prochain. La CLE, quant à elle, dispose de 2 mois après la publication du rapport du garant pour publier les mesures qu’elle juge nécessaire de mettre en place pour tenir compte des enseignements tirés de la concertation, soit au plus tôt début juin 2019.
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