Hervé Bauduin, président de l’UIMM Lorraine, Chef de file France industrie Grand Est a souhaité communiquer au sujet des industriel de l’automobile.
« Je suis interpellé ces derniers jours par des industriels du monde de l’automobile sur un sujet qui habituellement se règle avec une certaine discrétion : les négociations tarifaires entre les constructeurs et leurs sous-traitants.
La « matière première », dans ce cas il s’agit de tout ce qui alimente les sous-traitants, voit ses prix flamber et ceux-ci souhaitent répercuter tout ou partie de cette hausse sur les constructeurs qui eux ne l’acceptent pas, car ils sont contraints dans un marché mondial où la concurrence est féroce.
Sujet classique me direz-vous, pas du tout, il s’agit en fait d’une stratégie d’assassinat, contre notre industrie automobile française en ce qui nous concerne, et européenne d’une façon plus générale. Qui tire sur le nœud coulant qui nous étrangle ?
La Chine.
Je m’explique. Les « matières premières » viennent en tout ou partie de Chine ou sont indirectement contrôlées par celle-ci. Les Chinois fabriquent tout ce que nos sous-traitants savent fabriquer en France, enfin leur construction de véhicules surtout électrique croit de façon exponentielle. Donc ils contrôlent tous les maillons de leur chaine industrielle automobile. En plus et c’est là que le nœud nous asphyxie, ils augmentent le prix des « matières premières » vendues hors Chine en ayant la main plutôt lourde, la crise a bon dos !
Ainsi si nous restons spectateurs, soit nos sous-traitants absorbent les augmentations et rapidement ils vont s’effondrer avec des conséquences économiques et sociales considérables, d’autant plus que les constructeurs français devront alors s’approvisionner…en Chine. Cela les rendra alors dépendants directement de ceux-ci. Soit ce sont les constructeurs qui intègrent les augmentations et à terme ils ne seront plus compétitifs face aux nouvelles voitures…chinoises. Dans les deux cas notre filière automobile s’écroule.
Un dernier paramètre, en Chine les règles sociales sont, disons, fort différentes des nôtres et le dumping d’Etat est une quasi-coutume.
De façon presque identique tous les constructeurs européens sont concernés.
Alors que faire ?
Tout d’abord inutile de se lamenter sur le passé et d’y chercher des responsabilités, on n’a pas le temps.
Le présent c’est l’Etat qui doit l’assumer en diminuant les charges, qui pèsent toujours trop sur la production et les salaires, de façon à nous aligner sur nos voisins européens. Certes cela va prendre du temps mais c’est indispensable. En attendant il est aussi indispensable de tous se concerter pour mettre en place un plan provisoire de sauvegarde de la filière. Dumping me direz-vous ? oui et sans aucun état d’âme face à la Chine.
Simplement ce dumping devrait être européen. Il faut que les Etats s’entendent pour faire face. Je pense d’ailleurs que l’Allemagne pourrait être attentive à notre proposition, son industrie automobile pesant lourd dans son économie. »
Hervé Bauduin
Président de l’UIMM Lorraine
Chef de file France industrie Grand Est
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