Les agriculteurs vosgiens des différentes fédérations se sont retrouvés ce vendredi matin dès 8 heures devant le supermarché Leclerc à Golbey. Très en colère , ils ont bloqué les deux entrées avec des montagnes de fumier. Aucun client n’a pu faire ses courses le temps de la manifestation.
Ils demandent l’application de la loi Egalim 2 dans les secteurs du lait et de la viande. La « loi de la dernière chance de survivre » comme ils la nomme a pour objectif de faciliter la construction d’un prix protecteur de la rémunération des agriculteurs et tout particulièrement avec les supermarchés. Depuis le 1er janvier et durant deux mois, d’âpres négociations sont en cours avec les distributeurs.
L’inflation de plein fouet
Yohann Barbe, producteur de lait à Ubexy (canton de Charmes) et affilié aux Jeunes agriculteurs (JA 88) explique les difficultés des producteurs de lait. « Depuis l’automne dernier, nos charges ont explosé, essentiellement le coût de l’énergie. L’inflation est plus globale, elle concerne tous les français. Nous on ne veut pas des aides conjoncturelles de l’Etat mais la prise en compte de l’inflation sur du long terme. Avec la hausse de l’énergie, de la nourriture pour les animaux et les produits que nous utilisons (intrants) , on dépense 35 euros de plus chaque mille litres. On veut que cette hausse se répercute de suite sur l’achat de notre lait ». Mais l’agriculteur pense aussi aux plus précaires qui vont subir ces hausses à cause des grandes surfaces.
Des négociations au point mort
De son côté, Philippe Clément, Président de la Fédération Départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FDSEA) veut dénoncer les agissements de certaines grandes chaînes qui ne jouent pas le jeu des négociations. « Nous dénonçons tout particulièrement l’attitude d’Edouard Leclerc. C’est le plus dur et il doit savoir que nous n’acceptons pas ses prix. Carrefour c’est pareil. Seul Intermarché a fait un effort. Ils vont comprendre notre détermination ».
Tous les agriculteurs présents, une bonne cinquantaine, espèrent que les consommateurs vont comprendre et s’associer à leurs préoccupations. « On essaye de répondre à l’attente sociétale avec des petits troupeaux. Les consommateurs sont les seuls qui jouent le jeu en acceptant quelques centimes d’augmentation pendant que les grandes surfaces refusent de diminuer leurs marges ».
Plus déterminés que jamais, les agriculteurs annoncent de nouvelles actions dans les supermarchés vosgiens qui ne prendront pas en compte leurs revendications.
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