La session de la cour d’assises des Vosges s’est ouverte ce vendredi en début d’après-midi avec le jugement en appel d’un double infanticide. L’assassinat par une trentenaire de Nancy de ses deux filles le 1er janvier 2017.
Les faits sont difficiles à entendre. La jeune mère est accusée du meurtre présumé avec préméditation de ses deux jeunes enfants. Des faits qu’elle a reconnu lors du premier procès en 2020 à Nancy. Condamnée à trente ans de prison fixée à deux tiers de sûreté, elle a décidé de faire appel.
Rappel des faits
La plus grande allait fêter ses quatre ans et sa petite sœur avait tout juste 19 mois. Elles vivaient dans un appartement avec leur mère à Nancy lors du drame le 1er janvier 2017. A la barre des accusés, la mère est vêtue de noir et cache son regard derrière ses lunettes à grosse monture.
Le 1er janvier 2017, l’accusée a appelé la police pour avouer le meurtre de ses deux enfants. A leur arrivée, les policiers ont constaté les décès et la jeune femme, alors âgée de 25 ans, a été placée en garde à vue à 6H12. Les autorités ont retrouvé le corps des jeunes enfants dans leur lit, morts par asphyxie. Comme le confirmera plus tard l’autopsie, les fillettes sont décédées par étouffement avec un sac plastique serré autour du cou. Mais comment la mère a pu en arriver là ?
Une personnalité excessivement jalouse
Après la désignation des neufs jurés titulaires et des trois suppléants, Annyvonne Balança, Présidente de la cour d’assises des Vosges, rappelle l’acte d’accusation.
A l’audiencement, elle a essayé d’expliquer son geste par des idées et des envies suicidaires parce que son compagnon l’avait quitté et qu’elle ne supportait pas la séparation. Un compagnon, le père de sa plus jeune fille, avec qui les relations étaient violentes depuis plusieurs mois, autant d’un côté que de l’autre. Des propos qui n’ont déjà pas convaincu en première instance. C’est surtout la jalousie excessive, maladive de la prévenue qui ressort des différents témoignages de son entourage, de ses voisins et de l’enquête de personnalité menée durant ces cinq dernières années. Une jalousie qui se retrouve dans chacune de ses relations.
L’excuse du sentiment d’abandon
Au centre des débats de cette première journée, le parcours personnel et les relations amoureuses de la femme. L’accusée explique « s’être sentie abandonnée » lors que la mère a quitté son pays natal pour trouver du travail en Espagne. Une séparation qui a duré trois année avant qu’elle et son père ne la rejoigne. Puis une nouvelle séparation, sa mère rejoignant la France toujours pour du travail. Un sentiment « d’abandon » qui selon elle expliquerait ses réactions excessives dans ses relations avec les deux pères des enfants.
Le procès en appel reprend lundi matin. Le verdict est attendu mercredi soir.
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