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dimanche 07 juillet

Assises des Vosges : deuxième jour de procès en appel pour double infanticide

Le témoignage des deux pères en larme

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Ambiance pesante au Tribunal de Grande Instance ce mardi à Epinal. Depuis vendredi après-midi, une trentenaire est jugée en appel pour infanticide sur ses deux jeunes filles le 1er janvier 2017 à Nancy. L’accusée a fait appel après un jugement la condamnant à 30 ans de prison, dont 20 ans de sûreté. 

La matinée a été consacrée aux auditions du directeur d’enquête puis au  médecin légiste et de l’officier de police qui est arrivée en premier sur les lieux du crime. Puis en début d’après-midi, ce sont les parties civiles qui ont été entendues , un voisin et enfin la tante de l’accusée pour la défense.

Le directeur d’enquête de Nancy a rappelé la chronologie des faits, à savoir que l’accusée avait contacté Police secours le 1er janvier 2017 à 6 heures du matin pour s’accuser du meurtre de sa fille de presque 4 ans et de sa petite sœur âgée de 19 mois. Arrivés sur place, les policiers n’ont pu que constater les faits même s’ils ont essayé de réanimer les enfants en attendant le SMUR. La jeune mère, restée en bas de l’immeuble avec une femme officier de police, c’est dans un premier temps effondrée sur le sol avant de reprendre ses esprits. Elle sera interpellée à 6H12.

Un double infanticide

Elle a toujours reconnu les faits. Elle a expliqué aux enquêteurs s’être réveillée à 5 heures du matin avec des « idées noires ». Elle a d’abord été chercher la plus jeune dans son lit, la couchée dans la chambre parentale, lui a attaché les mains dans le dos et l’a étouffée avec un sac plastique. Après l’avoir recouchée quand elle  » a senti les bras mous », elle a recommencé avec la plus grande. Elle dit avoir ensuite fumé une cigarette avant d’appeler la police.

Elle était calme, sans tristesse

La fonctionnaire de police qui était à ses côtés tout le long de son interpellation a témoigné. « Elle semblait désorientée. Elle s’est écroulée au sol, elle s’est assise puis elle s’est relevée et m’a dit qu’elle voulait mourir. Lors de son interpellation, elle s’est laissée sans se débattre. Elle a demandé si ses enfants étaient morts et a redis « tuez moi ». Dans le véhicule de police, elle a raconté son histoire, avec calme, sans tristesse juste en répétant plusieurs fois qu’elle allait faire une tentative de suicide en prison ». Elle n’avait pas de remords pour ses enfants, elle regrettait juste d’être toujours en vie ». Elle sera finalement conduite, après plusieurs avis médicaux à l’hôpital psychiatrique.

Une jalousie maladive

L’enquêteur nancéen est revenu sur le déroulé des fais quelques jours avant le drame. Depuis le départ, elle estime que le père de sa plus jeune fille avec qui elle vivait une relation chaotique et violente, est responsable de son passage à l’acte. Elle décrite par tous comme maladivement jalouse envers son compagnon. Une jalousie qu’elle exerce depuis le début envers toutes les femmes, les collègues féminines du jeune homme, n’hésitant pas à débarquer sur son lieu de travail et menacer une collègue ou en harcelant ses amis d’appels et de sms inquisiteurs.  La veille de l’assassinat, elle a envoyé à l’un deux deux photos  des fillettes endormies avec un couteau de cuisine au dessus de leur tête en disant que si cet ami ne lui disait pas où était son compagnon, elle tuerait les enfants et se suiciderait après, ainsi qu’une lettre expliquant que si les enfants sont mortes, c’est de la faute du père de sa deuxième fille. En effet, une ultime dispute avait eu lieu quelques jours avant et le jeune homme était reparti vivre chez son père. L’homme a essayé de revenir au domicile le 31 décembre au soir, mais sans réponse, il est reparti chez un ami. Il n’a appris la nouvelle que le lendemain après-midi lorsque la police l’a averti sur son lieu de travail.

Une autopsie concordante

Le médecin légiste a expliquer que les autopsies ont confirmé les aveux de la mère. Il n’a trouvé aucune trace de défense ni de lutte. Les causes de la mort sont une « asphyxie avec mécanisme de suffocation compatible avec un sac plastique ». A la demande de la présidente, il a indiqué que le décès avait dû intervenir après plus de 3 minutes après le début de l’étouffement, après une perte de conscience.

Deux pères dévastés par la douleur

C’est le papa de la plus jeune enfant qui a témoigné en premier. Sur son T-shirt, la photo des deux fillettes souriantes. Il a raconté leur rencontre, comment sa compagne est rapidement tombée enceinte, leurs relations difficiles dès le départ à cause de sa jalousie, les disputes souvent violentes verbalement et physiquement, les cris, les séparations successives. Il a tout de suite « adopté » la fille de première relation comme la sienne. il est toujours revenu pour les enfants. A la naissance de leur enfant, ils déménagent pour un appartement plus grand. Il change de club de foot pour être plus près de sa famille mais rien ne va jamais. La tension monte même avec les voisins exaspérés par les cris incessants, les portes qui claquent et les bruits nuit et jour. La dernière dispute a lieu le 28 décembre. Il ne reverra plus jamais les enfants. Malgré les soutiens, il a connu une descente aux enfer et il n’a pas pu retenir ses larmes à la fin de l’audition. « C’est inaudible pour moi. Elle n’avait pas le droit. Elle les a privé jusque dans leurs rêves ».

Le papa de l’aînée qui allait fêter ses 4 ans trois jours après, est venu de Rennes où il réside maintenant. C’est la police aussi qui lui a appris la mort de sa fille. Il est revenu sur leur rencontre à Paris en décembre 2011, sa grossesse après quatre mois de relation alors qu’ils ne vivent pas ensemble. Il a expliqué qu’à l’époque il était en situation précaire, sans papier mais qu’il a décidé d’assumer la situation. Lui aussi parle de sa jalousie et de ses crises. Soudainement, au troisième mois de grossesse, elle disparait sans plus donner de nouvelles. Quelques temps avant d’accoucher elle le recontacte en décembre 2012, puis quelques jours après son accouchement. « J’ai essayé de faire abstraction du passé pour renouer mais ça s’est mal passé. Nous avons eu beaucoup de crises. Elle est partie s’installer à Nancy. J’ai fait des aller-retour de temps en temps et en août 2013, elle me dit de ne plus venir. La dernière fois que je l’a vue, c’est en décembre 2013 quand elle m’a annoncé qu’elle avait trouvé un nouveau papa qui s’en occupait bien » La encore, il lui faudra plusieurs minutes pour calmer ses larmes.

C’est dans cette ambiance lourde que l’ami qui a reçu les photos et les messages menaçants et qu’un voisin ont témoigné de la violence de la relation avec son dernier compagnon. Puis sa tante a rappelé que l’accusée n’avait pas eu une enfance facile lorsque sa mère est partie travailler en Espagne, la laissant à une grand-mère des plus autoritaire. Un sentiment d’abandon qui ne la quittera plus jamais dans ses différentes relations. Les experts psychiatres et psychologues rendront leur conclusion au tribunal mercredi matin.

Demain mardi, d’autres témoins viendront à la barre puis l’accusée sera interrogée sur les faits qui lui sont reprochés.

 

 

assises des Vosges

double infanticides

procès en appel

Ambiance pesante au Tribunal de Grande Instance ce mardi à Epinal. Depuis vendredi après-midi, une trentenaire est jugée en appel pour infanticide sur ses deux jeunes filles le 1er janvier 2017 à Nancy. L’accusée a fait appel après un jugement la condamnant à 30 ans de prison, dont 20 ans de sûreté. 

La matinée a été consacrée aux auditions du directeur d’enquête puis au  médecin légiste et de l’officier de police qui est arrivée en premier sur les lieux du crime. Puis en début d’après-midi, ce sont les parties civiles qui ont été entendues , un voisin et enfin la tante de l’accusée pour la défense.

Le directeur d’enquête de Nancy a rappelé la chronologie des faits, à savoir que l’accusée avait contacté Police secours le 1er janvier 2017 à 6 heures du matin pour s’accuser du meurtre de sa fille de presque 4 ans et de sa petite sœur âgée de 19 mois. Arrivés sur place, les policiers n’ont pu que constater les faits même s’ils ont essayé de réanimer les enfants en attendant le SMUR. La jeune mère, restée en bas de l’immeuble avec une femme officier de police, c’est dans un premier temps effondrée sur le sol avant de reprendre ses esprits. Elle sera interpellée à 6H12.

Un double infanticide

Elle a toujours reconnu les faits. Elle a expliqué aux enquêteurs s’être réveillée à 5 heures du matin avec des « idées noires ». Elle a d’abord été chercher la plus jeune dans son lit, la couchée dans la chambre parentale, lui a attaché les mains dans le dos et l’a étouffée avec un sac plastique. Après l’avoir recouchée quand elle  » a senti les bras mous », elle a recommencé avec la plus grande. Elle dit avoir ensuite fumé une cigarette avant d’appeler la police.

Elle était calme, sans tristesse

La fonctionnaire de police qui était à ses côtés tout le long de son interpellation a témoigné. « Elle semblait désorientée. Elle s’est écroulée au sol, elle s’est assise puis elle s’est relevée et m’a dit qu’elle voulait mourir. Lors de son interpellation, elle s’est laissée sans se débattre. Elle a demandé si ses enfants étaient morts et a redis « tuez moi ». Dans le véhicule de police, elle a raconté son histoire, avec calme, sans tristesse juste en répétant plusieurs fois qu’elle allait faire une tentative de suicide en prison ». Elle n’avait pas de remords pour ses enfants, elle regrettait juste d’être toujours en vie ». Elle sera finalement conduite, après plusieurs avis médicaux à l’hôpital psychiatrique.

Une jalousie maladive

L’enquêteur nancéen est revenu sur le déroulé des fais quelques jours avant le drame. Depuis le départ, elle estime que le père de sa plus jeune fille avec qui elle vivait une relation chaotique et violente, est responsable de son passage à l’acte. Elle décrite par tous comme maladivement jalouse envers son compagnon. Une jalousie qu’elle exerce depuis le début envers toutes les femmes, les collègues féminines du jeune homme, n’hésitant pas à débarquer sur son lieu de travail et menacer une collègue ou en harcelant ses amis d’appels et de sms inquisiteurs.  La veille de l’assassinat, elle a envoyé à l’un deux deux photos  des fillettes endormies avec un couteau de cuisine au dessus de leur tête en disant que si cet ami ne lui disait pas où était son compagnon, elle tuerait les enfants et se suiciderait après, ainsi qu’une lettre expliquant que si les enfants sont mortes, c’est de la faute du père de sa deuxième fille. En effet, une ultime dispute avait eu lieu quelques jours avant et le jeune homme était reparti vivre chez son père. L’homme a essayé de revenir au domicile le 31 décembre au soir, mais sans réponse, il est reparti chez un ami. Il n’a appris la nouvelle que le lendemain après-midi lorsque la police l’a averti sur son lieu de travail.

Une autopsie concordante

Le médecin légiste a expliquer que les autopsies ont confirmé les aveux de la mère. Il n’a trouvé aucune trace de défense ni de lutte. Les causes de la mort sont une « asphyxie avec mécanisme de suffocation compatible avec un sac plastique ». A la demande de la présidente, il a indiqué que le décès avait dû intervenir après plus de 3 minutes après le début de l’étouffement, après une perte de conscience.

Deux pères dévastés par la douleur

C’est le papa de la plus jeune enfant qui a témoigné en premier. Sur son T-shirt, la photo des deux fillettes souriantes. Il a raconté leur rencontre, comment sa compagne est rapidement tombée enceinte, leurs relations difficiles dès le départ à cause de sa jalousie, les disputes souvent violentes verbalement et physiquement, les cris, les séparations successives. Il a tout de suite « adopté » la fille de première relation comme la sienne. il est toujours revenu pour les enfants. A la naissance de leur enfant, ils déménagent pour un appartement plus grand. Il change de club de foot pour être plus près de sa famille mais rien ne va jamais. La tension monte même avec les voisins exaspérés par les cris incessants, les portes qui claquent et les bruits nuit et jour. La dernière dispute a lieu le 28 décembre. Il ne reverra plus jamais les enfants. Malgré les soutiens, il a connu une descente aux enfer et il n’a pas pu retenir ses larmes à la fin de l’audition. « C’est inaudible pour moi. Elle n’avait pas le droit. Elle les a privé jusque dans leurs rêves ».

Le papa de l’aînée qui allait fêter ses 4 ans trois jours après, est venu de Rennes où il réside maintenant. C’est la police aussi qui lui a appris la mort de sa fille. Il est revenu sur leur rencontre à Paris en décembre 2011, sa grossesse après quatre mois de relation alors qu’ils ne vivent pas ensemble. Il a expliqué qu’à l’époque il était en situation précaire, sans papier mais qu’il a décidé d’assumer la situation. Lui aussi parle de sa jalousie et de ses crises. Soudainement, au troisième mois de grossesse, elle disparait sans plus donner de nouvelles. Quelques temps avant d’accoucher elle le recontacte en décembre 2012, puis quelques jours après son accouchement. « J’ai essayé de faire abstraction du passé pour renouer mais ça s’est mal passé. Nous avons eu beaucoup de crises. Elle est partie s’installer à Nancy. J’ai fait des aller-retour de temps en temps et en août 2013, elle me dit de ne plus venir. La dernière fois que je l’a vue, c’est en décembre 2013 quand elle m’a annoncé qu’elle avait trouvé un nouveau papa qui s’en occupait bien » La encore, il lui faudra plusieurs minutes pour calmer ses larmes.

C’est dans cette ambiance lourde que l’ami qui a reçu les photos et les messages menaçants et qu’un voisin ont témoigné de la violence de la relation avec son dernier compagnon. Puis sa tante a rappelé que l’accusée n’avait pas eu une enfance facile lorsque sa mère est partie travailler en Espagne, la laissant à une grand-mère des plus autoritaire. Un sentiment d’abandon qui ne la quittera plus jamais dans ses différentes relations. Les experts psychiatres et psychologues rendront leur conclusion au tribunal mercredi matin.

Demain mardi, d’autres témoins viendront à la barre puis l’accusée sera interrogée sur les faits qui lui sont reprochés.

 

 

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