Lors de la dernière journée du procès en appel du double infanticide au tribunal de grande instance d’Epinal, les experts sont venus livrer leurs conclusions. Aucun signe de l’altération du jugement ni aucune maladie psychiatrique n’ont été confirmés. Uniquement un trouble de la personnalité.
Une personnalité « Border line »
Ce matin, deux experts psychiatres et une experte psychologue sont revenus sur la personnalité de la prévenue qu’ils ont qualifié de « border line ». Cela signifie une personne qui a peur de l’abandon, impulsive, qui a tendance à dramatiser. A contrario, tous s’accordent sur le fait qu’elle n’a pas de pathologie mentale ni de dépression. De plus, ils n’ont trouvé aucun élément en faveur d’une altération ou de l’abolition du discernement.
Ils la qualifient de personne immature, égocentrique, qui a du mal à gérer ses émotions, colérique, impulsive face à la frustration, le sentiment d’abandon ou le rejet et une tendance à la victimisation. Dans leurs conclusions, ils hésitent entre deux hypothèses sans trancher. Soit l’accusée était en état d’angoisse au moment de l’acte, un état de frustration et de colère envers son compagnon. Elle a agit de façon impulsive sans réflexion et c’est le passage à l’acte qui a fait baisser la tension. Soit elle a tué ses filles par une volonté de vengeance pour faire souffrir les deux pères des fillettes.
De plus aucun signe de stress post traumatique n’a été constaté par les experts qui l’ont rencontrée entre quatre à six mois après les faits.
Syndrome de Médée
Deux des trois experts ont évoqué le syndrome de Médée. Ce n’est pas une maladie psychiatrique mais un problème de comportement dont le nom trouve son origine dans la mythologie grecque. La personne qui perd l’amour de son conjoint prend les enfants en otage pour punir l’autre et le faire souffrir » le sujet perçoit le réel mais son ressenti est altéré. Dans un contexte de conflit, comme entre l’accusée et son compagnon, la vengeance ne peut être écartée. Dans le cas présent la vengeance serait de faire souffrir le père et lui dire de regarder à quel point il est responsable de son état. Elle n’est pas consciente de son fonctionnement et projette sur l’autre ses problèmes ».
Tous se sont accordés su le fait que la prévenue avait un problème de personnalité et qu’un suivi socio judiciaire était nécessaire pour qu’elle évolue et prenne conscience de ces troubles.
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