L’Association des Maires Ruraux de France n’a pas pour principe de soutenir un candidat ou un autre, et
chacun fera bien entendu comme sa conscience le lui dicte. Mais les maires ruraux, « fantassins » de la
République, qui sont en première ligne pour recueillir et comprendre les motivations de leurs concitoyens, ne
peuvent détourner le regard quand le risque pour le pays est si grand. On a beau dire que le vote extrémiste
est un symptôme et non une solution, tant que les gouvernements, quels qu’ils soient, n’en tiendront pas
réellement compte, la trajectoire du vote sera malheureusement la même.
Aussi, ils appellent solennellement tous les acteurs de la vie politique à reconsidérer leur manière d’être et
leur action qui conduisent à la situation de fracture que connait le pays. Les Maires ruraux chérissent la
Démocratie et la République et pour cela, sans tergiverser, appellent à voter pour le seul candidat qui incarne
ces valeurs. Il ne s’agit pas pour autant de délivrer « une carte blanche » par défaut. Les maires ruraux de
France demandent instamment qu’une réponse soit donnée aux espoirs exprimés à travers le Pays.
Malgré une réelle prise en compte de nos espaces ruraux depuis cette mandature avec la mise en place de
l’agenda rural et la nomination d’un secrétaire d’état à la Ruralité au sein du ministère de la Cohésion des
Territoires et des Relations Territoriales avec les Collectivités, la France rurale souffre d’avoir été pendant
trop longtemps maintenue à la marge et ignorée par des pouvoirs publics qui n’ont eu que le mot «
métropolisation » à la bouche. Elle est fatiguée de devoir se battre pour conserver l’essentiel des services
publics : une école qui instruit, un médecin qui soigne, un gendarme qui protège, un train qui s’arrête… Elle
est en colère de ne pas voir reconnu le potentiel extraordinaire qu’elle porte en matière de capacité d’accueil
de nouvelles populations, de développement économique, de ressources humaines, agricoles, culturelles,
territoriales…
La pandémie liée à la COVID 19 a enclenché un besoin nouveau pour un certain nombre d’urbains, celui de
découvrir nos territoires et la qualité de vie qu’ils peuvent apporter ! La connexion par la fibre de l’ensemble
de nos villages doit être poursuivie car cela conforte les possibilités d’y vivre et d’y travailler.
Les membres de l’Association des Maires Ruraux de France ont présenté 20 propositions et 10 engagements
pour cette élection et celles des législatives qui vont lui succéder. Autant d’appels lancés aux élus de la
République, à son gouvernement et à son administration.
Ceci pour que les choses changent. Pour que le regard sur les ruraux et la ruralité change. Pour qu’enfin,
les responsables politiques du pays investissent massivement sur la ruralité, qui ne se résume pas à
l’activité agricole. Et ceci, non seulement dans l’intérêt de la ruralité, mais dans l’intérêt des espaces
urbains également.
Loin de tout égoïsme particulier, à l’heure où l’Europe est dans la plus grande interrogation quant à sa sécurité
physique, alimentaire et énergétique, l’Association des Maires Ruraux de France se veut responsable afin
de soutenir toutes les initiatives du futur président au nom de notre Liberté sévèrement gagnée et nous
rejetons toute complicité existante.
Loin des propos démagogiques, nous exigeons que vous écoutiez avec attention les intentions fortes pour
la ruralité et les précisions programmatiques qui les accompagnent de notre part. Nous vous invitons à aller
bien au-delà, dans l’intérêt du pays. La France est urbaine ET rurale, avec toutes les nuances entre ces deux
formes sociétales et urbanistiques.
Et parce que la France rurale c’est 88 % du territoire et 33% des habitants, il est temps de sortir de l’idéologie
portée par les funestes lois territoriales des derniers temps et de restituer aux territoires, à ses habitants, à
ses élus, la capacité à agir en toute responsabilité. Et en tout premier lieu, à ce qui reste le socle intemporel
du pays et qui, plus que tout autre, incarne en synthèse, la démocratie, le territoire et la population, c’est-àdire, la Commune.
Végétalisation du parking situé face à l’entrée de l’école maternelle Louis-Pergaud, à Epinal |
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