Le musée de Grand vient d’acquérir un rare récipient en bronze qui sera présenté au public à l’occasion de cette journée porte-ouverte.
Ce récipient, mis au jour dans un puits de Grand en 1886, a été acheté dès sa découverte par un célèbre collectionneur du 19e siècle, Louis-Gabriel Bellon (1819-1899). On doit à Léon Maxe-Werly, les informations sur le contexte de cette découverte : « En opérant un déblai sur son terrain contre la voie romaine, au lieu-dit le Cagnot, à 50 pas des premières maisons du village, un sieur Poinsot, ayant mis à jour l’orifice d’un puits construit en pierres sèches, s’empressa d’en extraire les décombres, convaincu qu’il était d’y rencontrer un trésor. Cette fois un heureux hasard justifia ses espérances, car, dès les premiers déblais, il découvrit les débris d’une plaque circulaire en bronze avec inscriptions, plus bas un plat ovale autrefois argenté, puis enfin, à la profondeur de 42 mètres, dans un enfoncement qui lui parut avoir été préparé pour servir de cachette, tout un matériel de cuisine, vases en terre et en bronze et divers ustensiles dont voici la description. »
Outre le récipient en bronze qui est décrit comme une marmite avec une anse en fer, il est mentionné plusieurs objets en métal : un fragment d’horloge anaphorique, une casserole, un plat ovale en alliage cuivreux argenté, une cruche en bronze (œnochoé) dont l’anse se termine par un pied humain, un couteau, une scie à main, un ciseau et deux cadenas à corps cylindrique. Plusieurs vases en terre-cuite ont été également découverts dans le puits, notamment une céramique sigillée conservant une estampille PI(irp)IITIVS, un gobelet en terre noire brillante et une petite amphore en terre jaune.
Le bilan des recherches menées en 2022
Chaque année, les archéologues explorent le passé de Grand dans le cadre d’un Projet collectif de recherche qui vise à renouveler les connaissances sur cette agglomération antique et à mettre à disposition du public les découvertes réalisées. Coordonnées par le Conseil départemental des Vosges, ces recherches sont menées avec le soutien du Ministère de la Culture et en partenariat avec le Cnrs, l’Inrap et plusieurs universités (Lorraine, Bourgogne-Franche-Comté, Paris I et Toulouse).
La conférence du dimanche 6 novembre sera l’occasion d’établir un premier bilan des découvertes effectuées en 2022 et de revenir sur les fouilles de la plus monumentale nécropole de l’agglomération antique. Les premières campagnes de fouille ont révélé l’existence de sept mausolées situés en bordure d’une voie antique. Leur architecture et leur disposition rappellent celles d’autres grandes nécropoles urbaines. Il s’agit de sépultures riches, telles qu’on en connaît en Gaule Belgique et en Germanie Supérieure.
Parmi les opérations menées en 2021 et 2022 dans le cadre du programme consacré à la topographie urbaine et à l’habitat figurent notamment l’enrichissement de l’atlas archéologique en ligne, ainsi que la reprise de l’étude de l’enceinte monumentale. Des prospections géophysiques ainsi qu’un sondage ponctuel ont été réalisés sur l’axe de la courtine nord, de manière à tester l’hypothèse d’un nouveau tracé dans ce secteur mal connu de l’agglomération antique.
La reprise des fouilles dans l’environnement immédiat de la basilique
Les prospections géophysiques réalisées dans le vallon du Grand Jardin ont révélé de nombreuses anomalies démontrant la présence de maçonneries antiques. Les fouilles menées durant l’été 2022 avaient comme objectif de localiser et de relever les vestiges mis au jour entre 1967 et 1968, d’évaluer l’extension de ces structures, leur organisation et leur état de conservation et leur datation. Parmi les découvertes réalisées figurent notamment des fragments de peinture murale et des témoins de la vie quotidienne.
Renseignements pratiques :
Visite de la Base archéologique et logistique : de 14h à 17h.
Conférence à 15h à l’auditorium de l’amphithéâtre par Thierry Dechezleprêtre
Réservation conseillée.
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