Le marché du bio, victime des pressions sur le pouvoir d’achat des Français, a chuté de 6,5% entre janvier et septembre 2022. Ce jeudi après-midi avait lieu à la chambre d’agriculture des Vosges, l’assemblée générale du Groupement des Agriculteurs Bio. Le président, Nicolas Thomas, est revenu sur le contexte actuel qui a porté préjudice à la consommation des produits biologiques en France.
Les Français et les Vosgiens mangent moins de produits bio. « La fin de la pandémie et la guerre en Ukraine et le contexte géopolitique tendu ont porté préjudice à la consommation des produits biologiques en France. » explique le président du Groupement des Agriculteurs Bio, Nicolas Thomas. Ce jeudi après-midi avait lieu l’assemblée général du GAB88, à la chambre d’agriculture des Vosges. Il y a près de 65 000 fermes bio en France.
Les achats de produits bio en baisse
Le regain d’intérêt pour les produits biologiques et locaux, constaté pendant la pandémie, s’est essoufflé progressivement au fur et à mesure du retour à la normale.
Et l’augmentation du coût de l’énergie et des matières premières, liée à al guerre, a engendré une augmentation importante des prix à la consommation. « Bon nombre de ménages ont donc été contraints de faire un arbitrage en fonction du prix et de réduire ainsi la part de leur budget consacrée à l’alimentation biologique. »
Selon la FNAB, (Fédération nationale d’agriculture biologique des régions de France), entre janvier et septembre 2022, les achats de produits bio ont diminué de 6,3%. Depuis environ un an et demi, la demande de produits bio ralentit, et les agriculteurs accusent le coup. Viande, lait, œufs, fruits et légumes… Les filières bio sont dans la tourmente et demandent à l’État de les soutenir.
S’adapter face à la météo
« A ce contexte économique morose s’ajoute des conditions climatiques alarmantes. La sécheresse estivale sans précédant semble devenir la norme pour les années à venir et nous impose de nous adapter. L’urgence climatique met en évidence la fragilité et la dépendance de nos systèmes sans ce bien précieux : l’eau » poursuit le président vosgien. Les agriculteurs doivent donc tout mettre en oeuvre dans leurs pratiques pour préserver l’eau.
La loi Egalim prévoit notamment 20 % de bio dans les cantines au 1er janvier 2022.Le président regrette le manque de communication à ce sujet. « Cette obligation est souvent vécue dans son application comme une contrainte réglementaire. Les acteurs de la restauration collective ne sont souvent pas assez accompagnés dans cette démarche. »
Il déplore également le manque d’aides. « Une partie des aides régionales à l’installation en lien direct avec la bio sont supprimés. »
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