Le cancer du poumon progresse considérablement chez les femmes : +4,3% par an d’incidence depuis 2010 ! (contre -0,5% par an chez les hommes) selon les chiffres de l’Institut National du Cancer. En cette période de Mois Sans Tabac, rappelons que le cancer du poumon est le plus meurtrier en France. Le CHU de Nancy participe à une étude qui vise à dépister ce cancer chez les femmes grâce au scanner.
3e cancer le plus fréquent chez la femme et 2e chez l’homme, le cancer du poumon demeure très préoccupant en 2024. Bien que la mortalité globale diminue légèrement depuis 2010, l’écart d’incidence entre les deux sexes s’amenuise année après année, et d’après les chiffres de l’Institut National du Cancer, l’augmentation du tabagisme chez les femmes en est la cause.
Tabagisme féminin : un risque accru pour de nombreuses maladies
Outre le cancer du poumon, la consommation de tabac exposent les femmes à beaucoup d’autres pathologies :
▶️ L’infarctus du myocarde : d’après la Fédération française de Cardiologie (6/11/2018) plus de 25% des décès par maladies coronariennes sont liées au tabagisme chez les femmes de 35 à 49 ans.
Le Comité National contre le Tabagisme, mentionne même un sur-risque féminin d’environ 25% de développer une maladie coronarienne en cas de consommation tabagique égale à celle d’un homme.
▶️ L’augmentation du risque de développer un cancer du sein, ou un cancer du col de l’utérus.
▶️ L’ostéoporose dont le risque est accrue après la ménopause en cas de tabagisme chez une femme.
▶️ Le risque augmenté de thromboembolie (formation d’un caillot de sang pouvant obstruer un vaisseau sanguin et migrer dans la circulation sanguine) et d’AVC en cas de prise de pilule contraceptive et de tabagisme concomitant.
▶️ Des cycles menstruels irréguliers, et de nombreux risques encourus lors de la grossesse que cela soit pour la mère ou pour l’enfant.
Etude CASCADE, un dépistage du cancer du poumon par scanner à faible dose
Une étude sur le dépistage du cancer du poumon est menée au travers du programme CASCADE de l’AP-HP (CHU de l’Ile de France) et s’ouvre depuis 2024 dans 4 nouvelles villes : Nancy, Bordeaux, Toulouse, et Carcassonne.
Les femmes fumeuses ou anciennes fumeuses de 50 à 74 ans peuvent bénéficier d’un scanner thoracique à faible dose pour dépister :
➡️ le cancer pulmonaire ;
➡️ la maladie coronarienne ;
➡️ l’emphysème ;
➡️ l’ostéoporose.
D’après l’AP-HP, cette étude évaluera « l’adhésion au dépistage, son impact sur le sevrage tabagique, le retentissement psychologique, et les coûts induits, mais également le rôle de l’intelligence artificielle dans la détection des anomalies. »
Antoine SAUCE
0 commentaire