Rendez-vous dimanche 19 janvier 2025, à 17h00 à la Rotonde de Thaon-les-Vosges pour le Concert du Nouvel An de l’Orchestre National de Mulhouse. Direction : Christoph Koncz
« Johann Strauss a le cerveau le plus musical qui fut jamais. » Richard Wagner
Démarrer l’année 2025 dans la pure tradition viennoise, c’est ce que vous propose l’Orchestre national de Mulhouse lors de ce concert. Valses et polkas sont au programme de ce programme dédié principalement à Johann Strauss fils, dont on célèbre en 2025 le bicentenaire de la naissance. Qui pourrait mieux porter ce programme que Christoph Koncz, qui compte à son actif, en tant que violoniste, pas moins de 17 concerts du Nouvel An à vienne ? Et comme chaque année, le chef vous réserve également quelques surprises
Nul doute que ce concert du Nouvel An aura les accents et les parfums d’une Vienne mémorable qu’illustre idéalement le traditionnel concert des Wiener Philharmoniker retransmis par la plupart des télévisions et radios depuis la mythique salle du Musikverein, chaque premier janvier. Deux chefs ont contribué à ce succès : Clemens Krauss qui en fut le concepteur en 1939 et Willi Boskovsky qui lui donna l’élan planétaire grâce au petit écran. Pour parvenir à un tel succès, il fallait un répertoire, et c’est naturellement celui de la Valse qui s’imposa. On a coutume de dire que le cœur des Viennois bat à trois temps et il est vrai que cette danse, dont l’origine remonte aux danses populaires de la Bavière et de l’Autriche au Moyen Age, accompagna les vicissitudes de l’histoire de l’Empire austro-hongrois. Elle fut aussi un élément non discriminatoire. Contrairement aux danses de cour, elle fit le bonheur de l’humble citoyen et de l’aristocrate. Souvenons-nous du mot du Prince de Ligne qui déclara, au moment du Congrès de Vienne, en 1815 : Der Kongress tantz viel, aber er geht nicht weiter (Le Congrès danse beaucoup, mais il ne marche pas.)
Une famille allait symboliser cette » viennoiserie » : la famille Strauss. Et l’on pourrait s’y perdre entre les œuvres du père (Johann I), des fils (Johann II, Joseph, Eduard), et même d’Oscar qui n’a aucun lien de parenté avec l’illustre descendance de Johann père. Ce dernier naquit le 14 mars 1804 dans une famille modeste. Ses parents tenaient une taverne dans le quartier de Leopolstadt à Vienne. Très tôt orphelin, il suivit une formation de relieur et fut pris d’affection par un certain Golder qui invitait à la taverne des petits orchestres. La musique devint son principal centre d’intérêt et, à quinze ans, il était altiste dans l’orchestre de Michael Palmer (1782-1827) et avait pour voisin de pupitre Joseph Lanner (1801-1843) qui sera à la fois son collègue et son principal rival. L’un et l’autre fondèrent leur orchestre et donnèrent à la valse son visage moderne. Johann Strauss I mourut le 27 septembre 1849 laissant deux cent cinquante et une compositions (valses, polkas, quadrilles, marches) dont la plus célèbre est la Marche de Radetzky. A sa mort, son fils Johann II, était déjà célèbre et avait sa propre formation.
Né le 25 octobre 1825, il apprit en cachette le piano et le violon, car son père voulait lui assurer une stabilité professionnelle, envisageant pour lui une situation de banquier. Cependant, sa mère l’encouragea dans la voie musicale et, à dix-neuf ans, Johann fit ses débuts dans le restaurant Dommayer à Hietzing, le 15 octobre 1844. A la mort du père, les deux orchestres fusionnèrent et les soubresauts des évènements de 1848 passés – les revendications nationales des Hongrois et des Tchèques ébranlèrent l’édifice austro-hongrois –, la musique reprit ses droits et connut un nouvel essor. Johann II devint » le Roi de la valse » élevant le genre « en une sorte d’apothéose de la danse ». En 1871, sous l’impulsion de son épouse, la chanteuse Henriette Treffz, il aborda la scène lyrique dominée à Vienne par les opérettes d’Offenbach que ni les ouvrages de Franz von Suppé ou de Carl Millöcker ne parvenaient à détrôner. En 1874, il relèvera le défi avec La Chauve-Souris. C’est d’ailleurs en dirigeant l’ouverture de son opérette, le 22 mai 1899, qu’il prit froid, décèdant le 3 juin. En soixante-huit années – il avait écrit sa première valse, Sinngedichte op. 1, à l’âge de six ans –, Strauss en composera près de cinq cents danses.
Josef, le second fils, né le 20 août 1827, fit une carrière d’ingénieur et d’architecte, avant de prendre les commandes de l’orchestre de son frère en 1853. En dix-sept années, il s’imposera comme un compositeur de talent, mais de santé fragile, il mourut au cours d’une tournée en Pologne, le 22 juillet 1870. On doit aux deux frères la Pizzicato-Polka.
JOHANN STRAUSS FILS (1825-1899)
La Chauve-souris, ouverture 08’
Valse de l’Empereur, opus 437 12’
Csárdás du Chevalier Pásmán, opus 441 04’
JOSEF STRAUSS (1827-1870)
Musique des sphères, opus 235 10’
JOHANN STRAUSS FILS ET JOSEF STRAUSS
Pizzicato-Polka 03’
JOHANN STRAUSS FILS
Perpetuum mobile, opus 257 03‘
Voix du printemps, opus 410 07’
Sous le tonnerre et les éclairs, opus 324 03’
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