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lundi 10 février

Métiers d’hier et d’aujourd’hui : regards croisés en EHPAD sur des professions moins genrées

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Nous sommes allés à la rencontre de dix résidentes de la Maison de Retraite L’Accueil à Remiremont pour échanger sur leur vision des métiers et leur évolution au fil des décennies. Ces femmes ont connu un monde du travail où les rôles professionnels étaient nettement plus genrés qu’aujourd’hui.

Des métiers d’hier marqués par le genre

Sténodactylo, commerçante, enseignante, artiste peintre, cultivatrice ou ouvrière dans le textile : autant de professions exercées par ces résidentes, souvent par choix, parfois par nécessité. À leur époque, il était inimaginable qu’une femme devienne chirurgienne, magistrate, policière ou encore bûcheronne. Les écoles maternelles n’accueillaient que des enseignantes, tandis que dans les collèges et lycées, les hommes étaient majoritaires.

L’idée d’une femme ébéniste, par exemple, semblait inconcevable : « J’ai connu une femme qui a dû se battre pour exercer ce métier. Elle a persévéré et a fini par y parvenir, mais cela n’a pas été bien accepté au départ », confie l’une des résidentes.

Des inégalités persistantes

Le monde du travail n’était pas tendre avec les femmes. Les inégalités salariales étaient monnaie courante et les perspectives d’évolution limitées. Le congé maternité, bien que parfois accordé, était court et peu généralisé. La garde des enfants reposait souvent sur la solidarité familiale, les nourrices et assistantes maternelles étant peu reconnues par la société.

Malgré ces contraintes, certaines femmes ont pu évoluer dans leur carrière, mais elles devaient faire leurs preuves davantage que leurs collègues masculins. « Dans une brigade de cuisine, il fallait se battre pour être acceptée, mais une fois sa place faite, on était reconnue », se souvient une autre résidente.

Une société en mutation

Les changements ont commencé à s’amorcer après le droit de vote des femmes, mais aussi après 1968, avec l’évolution des mentalités. Le droit de vote, l’accès à de nouvelles études et carrières, et la mixité progressive de certains secteurs ont contribué à faire évoluer les professions.

Aujourd’hui, des hommes deviennent sages-femmes, les femmes intègrent le BTP, la médecine ou encore l’armée. Si certaines professions restent encore largement masculines ou féminines – comme pilote de ligne ou conducteur de train – le choix de carrière est désormais plus libre.

Un message aux jeunes générations

Le conseil unanime de ces résidentes aux jeunes générations ? « Faites ce que vous aimez et ce que vous pouvez. »Autrefois, une carrière était souvent tracée à vie, tandis qu’aujourd’hui, il est plus facile d’évoluer et de changer de voie.

Certaines regrettent cependant l’abolition du service militaire, qui permettait selon elles d’acquérir des bases solides pour entrer dans la vie active. D’autres rappellent que, même si les femmes avaient déjà le permis de conduire à leur époque, il était mal vu par certains hommes qu’elles prennent le volant.

Le monde du travail a bien changé, et ces dix femmes, avec leur parcours et leur vécu, en sont les témoins privilégiés. Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour découvrir le point de vue des hommes cette fois !

Article écrit en collaboration avec : Madeleine, Odile, Evelyne, Elisabeth, Colette, Carmen, Ginette, Muguette, Annette et Jacqueline.

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