S'abonner à la newsletter

mardi 01 avril

Jacques Bironneau : un boucher passionné au service de la mémoire artisanale

0 commentaire

0

Écouter cet article

Chaque année, Jacques Bironneau perpétue une tradition qui lui tient à cœur : réunir les anciens de la boucherie-charcuterie Michel d’Épinal. Cet habitant de Thaon-lès-Vosges, aujourd’hui retraité, a fait de ce rendez-vous un moment précieux pour les anciens collègues de cet établissement qui a marqué plusieurs générations.

Un rendez-vous incontournable pour les anciens de la boucherie Michel

Depuis près de 15 ans, Jacques Bironneau organise ce repas des anciens, une occasion unique de partager souvenirs et anecdotes autour d’un bon repas. Au fil des ans, le nombre de participants a diminué : « Au début, nous étions une trentaine, aujourd’hui nous ne sommes plus qu’une quinzaine », confie-t-il avec une pointe de nostalgie. L’édition 2025 aura lieu le 18 mai au restaurant de la Plage à Bouzey, où les convives pourront se retrouver dans une ambiance chaleureuse et conviviale.

Une vie dédiée à la boucherie

Jacques Bironneau n’est pas seulement un organisateur de retrouvailles, il est avant tout un boucher passionné. Il a commencé à exercer dès l’âge de 14 ans et, bien qu’il soit à la retraite depuis 10 ans, il continue de travailler 2 à 3 jours par semaine à la boucherie Kneuss d’Épinal.

Malheureusement, le métier de boucher connaît des difficultés. « Aujourd’hui, les boucheries n’arrivent pas à recruter, très peu de jeunes veulent faire ce métier », déplore-t-il. Pourtant, à son époque, le secteur était florissant. « Dans les années 70, il y avait 40 boucheries-charcuteries à Épinal, aujourd’hui, il n’en reste plus que 5 », regrette-t-il.

Un combat pour les petits commerces

Au-delà de son attachement au métier, Jacques Bironneau est aussi un défenseur des petits commerces. Dans son livre Boucher-charcutier-traiteur : un beau métier ?, il retrace l’histoire de la profession et alerte sur la disparition des commerces de proximité. Il se souvient d’une époque où les boucheries étaient au cœur de la vie locale : « À Chantraine, il y avait huit boucheries, aujourd’hui il n’y en a plus aucune. À Épinal, il y en avait une trentaine avant que les supermarchés ne prennent le dessus. »

La boucherie Michel, une institution d’Épinal

Jacques Bironneau a travaillé dix ans à la boucherie Michel, un établissement emblématique d’Épinal actif des années 1960 à 1990. Située rue de Nancy, elle comptait 25 employés et possédait cinq magasins de vente. Son activité allait au-delà de la simple boucherie : elle fournissait les cantines scolaires, des usines comme Boussac et la Trane, ainsi que la Maison d’arrêt d’Épinal.

Les méthodes de préparation d’autrefois témoignaient d’un véritable savoir-faire : « Les pièces à fumer, palettes, jambonneaux, échines fumées, saucisses étaient salées pendant 8 jours dans des cuves en bois avec des saumures », explique-t-il avec passion.

Un héritage à préserver

À travers son engagement, Jacques Bironneau continue de faire vivre la mémoire d’une époque où les artisans bouchers occupaient une place essentielle dans la vie locale. Son repas des anciens, au-delà d’un simple rassemblement, est un symbole : celui d’un métier riche en traditions, en savoir-faire et en humanité.

Si le paysage commercial a changé, l’amour du métier, lui, reste intact.

0 commentaire

Laisser un commentaire