Au 4ᵉ trimestre 2024, l’emploi salarié dans le Grand Est a enregistré une baisse significative avec la perte de près de 10 000 emplois (-0,5 %). Ce recul concerne aussi bien l’emploi privé que public et touche tous les secteurs d’activité ainsi que tous les départements de la région.
Cependant, malgré ce repli de l’emploi, le taux de chômage diminue et s’établit à 7,1 % de la population active, soit 0,2 point de moins que la moyenne nationale. La baisse du chômage est observée dans la majorité des zones d’emploi de la région.
En parallèle, l’activité économique montre des signes de dynamisme, avec 16 500 nouvelles entreprises créées sur la période (+1 % par rapport au trimestre précédent), un chiffre aligné sur la moyenne nationale. Toutefois, la région enregistre également une légère augmentation des défaillances d’entreprises avec 4 400 redressements ou liquidations judiciaires en 2024.
Enfin, le tourisme est en pleine croissance : le nombre de nuitées dans les hébergements collectifs a progressé de 2,6 % sur un an, une hausse portée par une forte augmentation de la fréquentation des touristes étrangers.
Un recul généralisé de l’emploi salarié
Au 4ᵉ trimestre 2024, le Grand Est a perdu 10 000 emplois salariés, soit une diminution de 0,5 % par rapport au trimestre précédent. La baisse est plus marquée que la moyenne nationale (-0,3 %). L’emploi public et privé sont tous deux touchés, avec des baisses respectives de -0,4 % et -0,5 %.
Tous les secteurs en difficulté
La construction continue de souffrir avec une perte de 700 emplois (-0,6 %), confirmant une tendance à la baisse observée depuis trois ans.
L’industrie n’est pas épargnée (-0,4 %, soit plus de 1 000 emplois perdus), avec des baisses notables dans la fabrication de matériels de transport (-1,2 %) et la fabrication de produits industriels (-0,6 %). Seuls les secteurs de l’alimentation et de l’extraction d’énergie enregistrent une légère hausse de 0,3 %.
Dans le secteur tertiaire, la baisse atteint 4 700 emplois. L’emploi recule dans les activités immobilières (-1,1 %), l’information-communication (-0,7 %) et les activités spécialisées (-0,8 %).
Enfin, l’emploi intérimaire poursuit sa baisse avec 1 200 intérimaires en moins (-2,1 %), en particulier dans les services marchands (-4,7 %) et l’industrie (-1,9 %). À noter que la construction est le seul secteur où l’intérim progresse (+4 %).
Des disparités entre départements
Tous les départements du Grand Est sont touchés par la baisse de l’emploi salarié, mais à des degrés divers.
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Les Ardennes, l’Aube et la Marne enregistrent les plus fortes baisses (-0,8 % à -0,9 %).
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La Moselle et le Haut-Rhin sont les moins impactés (-0,2 % et -0,3 %).
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Seule la Marne voit son emploi intérimaire progresser légèrement (+0,3 %).
Un paradoxe : le chômage recule
Malgré cette baisse de l’emploi salarié, le taux de chômage diminue dans la région pour s’établir à 7,1 % (-0,2 point). Ce chiffre reste inférieur à la moyenne nationale (7,3 %).
Le chômage baisse dans tous les départements du Grand Est, avec des reculs compris entre 0,2 et 0,3 point. Toutefois, certaines zones restent plus fragiles :
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Les Ardennes (9,7 %), l’Aube (9,4 %) et les Vosges (7,5 %) affichent des taux supérieurs à la moyenne régionale.
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À l’inverse, le Bas-Rhin (6,3 %) et la Haute-Marne (6,5 %) ont les taux les plus bas.
Dans certaines zones d’emploi comme Nancy ou Saint-Dié-des-Vosges, le chômage recule jusqu’à -0,4 point. À l’inverse, il reste stable dans les zones de Chaumont, Haguenau, Sélestat, Épinal et Forbach.
Dynamisme entrepreneurial et fragilité économique
Légère hausse des créations d’entreprises
Le nombre de nouvelles entreprises créées dans le Grand Est atteint 16 500 au 4ᵉ trimestre 2024, soit une hausse de 1 %. Cette progression est comparable à la moyenne nationale.
Cette reprise concerne les sociétés, les entreprises individuelles et les microentreprises. Cependant, le secteur de la construction continue de souffrir avec une nouvelle baisse des créations d’entreprises.
Les défaillances d’entreprises en légère hausse
En 2024, 4 400 entreprises ont fait l’objet d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire, soit une hausse de +0,4 % sur le trimestre. La situation reste néanmoins plus stable qu’au niveau national (+2,7 %).
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Les défaillances augmentent dans les secteurs du transport-entreposage (+12 %) et des activités financières et d’assurance (+7 %).
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À l’inverse, elles diminuent dans l’information-communication (-10 %) et l’hébergement-restauration (-5 %).
Sur le plan géographique, la situation est contrastée :
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L’Aube et la Haute-Marne voient leurs défaillances diminuer (-10 % et -8 %).
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La Meurthe-et-Moselle et les Vosges enregistrent une hausse (+14 % et +12 %).
Une embellie dans le secteur touristique
Malgré un contexte économique incertain, le tourisme progresse dans le Grand Est. Les hébergements collectifs touristiques enregistrent une hausse de 2,6 % des nuitées par rapport à l’an dernier, soit 4,8 millions de nuitées au 4ᵉ trimestre 2024.
Cette augmentation est portée par :
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Les touristes étrangers (+5,5 %), en forte progression, notamment ceux en provenance d’Italie (+31 %), d’Amérique (+48 %) et d’Asie-Océanie (+22 %).
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Une hausse de 2,7 % dans l’hôtellerie, notamment dans les hôtels 3 étoiles (+8,4 %) et 4-5 étoiles (+7,8 %).
En décembre 2024, la fréquentation a été particulièrement forte dans le Bas-Rhin et le Haut-Rhin, portée par les marchés de Noël (+6 % sur un an).
Toutefois, certains marchés restent en difficulté :
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Les touristes belges et britanniques sont en net recul (-9 % et -27 %).
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La fréquentation a baissé dans l’Aube (-6,1 %).
Conclusion
Le Grand Est traverse une période économique contrastée :
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Une baisse généralisée de l’emploi salarié, affectant tous les secteurs.
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Un paradoxe avec un recul du chômage, malgré la baisse de l’emploi.
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Un dynamisme entrepreneurial modéré, mais une légère augmentation des défaillances d’entreprises.
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Un secteur touristique en pleine expansion, particulièrement grâce à la clientèle étrangère.
Les prochains trimestres seront déterminants pour voir si la région parvient à stabiliser son marché du travail et maintenir la dynamique entrepreneuriale face aux défis économiques à venir.
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