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Sous un ciel printanier mais chargé d’émotion, la ville de Thaon-lès-Vosges s’est rassemblée place de la Victoire pour commémorer la Journée nationale du souvenir des victimes de la Déportation. Cette cérémonie officielle a permis de rendre un hommage solennel aux femmes, hommes et enfants déportés durant la Seconde Guerre mondiale, victimes de la barbarie nazie.
Chaque année, cette journée invite à ne pas oublier l’horreur des camps, les souffrances endurées, et les vies brisées. Pour la commune de Thaon-lès-Vosges, la mémoire est d’autant plus vive qu’elle fut elle-même frappée de plein fouet par ces événements tragiques. Plus d’une cinquantaine de ses habitants furent arrachés à leur quotidien, arrêtés puis déportés.
Parmi eux, une figure bouleversante incarne cette mémoire locale : Yolande Isaac. Originaire d’Alsace, elle s’était réfugiée à Thaon-lès-Vosges avec ses parents, trouvant asile place Saint-Brice. Mais en octobre 1942, la famille est arrêtée. Ses parents périrent dans les camps nazis. Yolande, d’abord cachée par une habitante thaonnaise, fut dénoncée, arrêtée à son tour et déportée. Elle ne revint jamais. Elle trouva la mort en 1944, dans un convoi où figurait également Simone Veil, future ministre et présidente du Parlement européen.
En retraçant ce destin brisé, la cérémonie a réaffirmé l’importance du devoir de mémoire. Des gerbes ont été déposées, des discours empreints de gravité ont rappelé le courage et la dignité des déportés, et la Marseillaise a clôturé ce moment de recueillement partagé.
Alors que les témoins directs de cette époque disparaissent peu à peu, il revient aux générations futures de porter cette mémoire, pour que jamais l’Histoire ne se répète.
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