Jean Hingray, sénateur des Vosges, a interpellé par question écrite le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur la situation préoccupante de la filière française de l’ameublement, aujourd’hui gravement menacée par une concurrence jugée déloyale en provenance de plateformes asiatiques telles que Temu ou Shein.
La filière nationale, qui regroupe plus de 14 000 fabricants et constitue un pilier économique et industriel de proximité, se retrouve fragilisée face à l’essor d’une « fast déco » – un modèle d’ameublement à bas coût, massivement importé, renouvelé en continu, souvent sans respecter les normes européennes en matière de sécurité, d’environnement ou de fiscalité.
Au-delà de la non-conformité fréquente des produits, des irrégularités massives sont pointées du doigt : TVA non collectée, écoparticipation non versée, absence de mandataire légal en France… Autant d’obligations dont les acteurs français, eux, ne peuvent s’affranchir. Ce déséquilibre crée une situation de concurrence déloyale particulièrement néfaste dans un contexte économique déjà difficile. En 2024, les ventes de meubles ont chuté de 7 %, sur fond de recul historique des constructions neuves, tandis que les importations issues de ces plateformes ont bondi de 22 %.
Jean Hingray relaye les demandes pressantes des professionnels du secteur :
- Renforcement des contrôles douaniers sur les produits issus du e-commerce extra-européen
- Désignation obligatoire d’un représentant légal en France pour toute plateforme étrangère
- Pérennisation de l’éco contribution au-delà du 31 décembre 2025
- Coordination renforcée entre autorités pour lutter contre les contournements réglementaires
Le sénateur appelle le Gouvernement à prendre des mesures concrètes et rapides pour garantir une concurrence loyale, protéger les consommateurs, et sauvegarder un secteur stratégique pour l’économie locale, l’emploi et la transition écologique.
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