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photo Stéphane Calmels

Ce vendredi matin, les rues de la préfecture des Vosges ont été le théâtre d’une mobilisation d’ampleur menée par les agriculteurs du département. À l’appel de la FDSEA 88 et des Jeunes agriculteurs, des dizaines de tracteurs venus de tout le territoire ont convergé vers Épinal pour exprimer leur colère face aux difficultés grandissantes de leur profession.

Une mobilisation massive et visible

Dès les premières heures, le cortège s’est formé au Carrefour d’Épinal-Jeuxey avant de rejoindre successivement la fédération des chasseurs des Vosges, la Direction départementale des Territoires (DDT) puis la préfecture.
En tout, une cinquantaine de tracteurs ont défilé, rejoignant une quinzaine d’engins déjà présents sur place. La circulation a été fortement perturbée, notamment entre deux ronds-points où du lisier a été répandu sur la chaussée, rendant la progression quasi impossible.

Des actions symboliques et musclées

Les agriculteurs ont marqué leur passage par des actions chocs :

• fumier déversé devant les locaux de la DDT, accusée d’imposer des réglementations « déconnectées de la réalité » ;

• bottes de paille brûlées et cannes de maïs déposées devant le siège de la fédération départementale de chasse ;

• épandage de lisier sur les routes pour accentuer l’impact visuel et olfactif de la mobilisation.

Ces actions visaient à dénoncer à la fois la gestion jugée laxiste des sangliers — responsables de nombreux dégâts agricoles — et la pression réglementaire ressentie par la profession.

Des revendications fortes

Au cœur de la colère :

• les accords de libre-échange, accusés de fragiliser les exploitations locales face à la concurrence étrangère ;

• la surpopulation de sangliers, dont les dégâts ne cessent de croître ;

• l’absence de perspectives pour les jeunes agriculteurs, découragés par un avenir jugé incertain.

« Nous demandons des engagements concrets pour que l’agriculture vosgienne ait encore un avenir », ont martelé les représentants syndicaux.

Une pression sur les pouvoirs publics

En ciblant à la fois la préfecture, la DDT et la fédération des chasseurs, les manifestants veulent mettre chacun face à ses responsabilités : l’État pour ses réglementations et son manque de soutien, et les chasseurs pour la gestion de la faune sauvage.

La mobilisation, marquée par un défilé lent et massif, restera dans les mémoires comme l’une des plus spectaculaires de ces dernières années à Épinal. Reste à savoir si le message aura été entendu par les autorités.