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jeudi 16 octobre

Dermatose Nodulaire Contagieuse aux portes du Grand-Est : les éleveurs s’inquiètent, la Confédération paysanne interpelle l’État

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Alors que trois cas de Dermatose Nodulaire Contagieuse (DNC) ont été confirmés le 15 octobre dans un même village du Jura, la France fait face à une nouvelle menace sanitaire pour son cheptel bovin. Une zone réglementée vient d’être instaurée, frôlant désormais le Grand-Est. La Confédération paysanne tire la sonnette d’alarme et dénonce la gestion de la maladie par l’État.

Une maladie qui gagne du terrain

Depuis juillet, la DNC progresse rapidement en France. Partie des Savoies, elle touche aujourd’hui l’Ain, le Rhône, les Pyrénées-Orientales et le Jura. Cette maladie virale, transmise par des insectes piqueurs, provoque des lésions cutanées sur les bovins et peut affecter leur santé, leur reproduction et leur production laitière.

Pour endiguer la propagation, l’État applique pour l’instant une stratégie radicale : l’abattage total des troupeaux contaminés. Une mesure que la Confédération paysanne juge « inadaptée et dévastatrice ».

« Il est clair aujourd’hui que la réponse de l’État, axée sur l’abattage total, n’est pas la seule façon de lutter contre la maladie. Il serait temps de l’accepter avant que d’autres départements soient touchés ! », interpelle le syndicat agricole.

Des éleveurs sous pression

Sur le terrain, les conséquences sont lourdes. Les pertes économiques s’ajoutent à une situation déjà tendue pour la filière bovine. Les indemnisations, souvent jugées insuffisantes, ne compensent ni les pertes financières ni la disparition de troupeaux patiemment sélectionnés sur plusieurs générations.

« Les troupeaux ne sont pas interchangeables. Derrière chaque bête, il y a des années de travail, de sélection et un fort attachement. L’abattage total, c’est un traumatisme humain autant qu’économique », souligne la Confédération paysanne.

À cela s’ajoute une inquiétude supplémentaire : la concurrence de la viande bovine importée du MERCOSUR, qui fragilise encore davantage les éleveurs français.

Appel à une nouvelle stratégie

La Confédération paysanne appelle le gouvernement à changer de cap et à tirer les leçons des crises précédentes – influenza aviaire, tuberculose bovine, fièvre catarrhale ovine (FCO).

Le syndicat formule trois demandes principales :

  • Mettre en place des mesures de prévention efficaces dans les zones encore indemnes, notamment dans le Grand-Est ;

  • Publier des études épidémiologiques transparentes pour mieux comprendre la propagation du virus ;

  • Mettre fin à la politique d’abattage systématique, considérée comme inefficace à long terme.

Vers une gestion durable de la DNC ?

Les experts redoutent que la DNC, désormais bien implantée en Europe, s’installe durablement en France. Pour la Confédération paysanne, il est urgent d’envisager une cohabitation maîtrisée avec la maladie, plutôt qu’une stratégie de destruction systématique.

« Il n’est pas exclu que la DNC s’installe durablement. L’État doit en tirer les leçons et adapter sa réponse pour protéger à la fois la santé animale et les éleveurs », conclut le syndicat.

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