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vendredi 20 juin

La MFR de Hadol garde le cap, portée par une équipe engagée

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La Maison Familiale et Rurale (MFR) de Hadol, structure emblématique du territoire vosgien depuis 1946, a récemment enclenché une procédure de plan de sauvegarde, validée par le tribunal judiciaire d’Épinal le 20 mai dernier. Une décision anticipée, qui vise à préserver l’avenir de l’établissement sans remettre en cause son fonctionnement actuel ni sa viabilité.

Une décision anticipée face à des prévisions délicates

La MFR accueille aujourd’hui 124 élèves, emploie 21 salariés et propose plusieurs formations : des classes de 4e et 3e de l’enseignement agricole, un Bac Pro SAPAT (Services aux Personnes et Animation dans les Territoires), mais aussi des formations continues et un accompagnement à la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience). Bien qu’elle ne soit pas en cessation de paiement, des difficultés de trésorerie importantes se profilaient à l’horizon.

Face à cette perspective, Fanny Chmara, directrice de la MFR, a souhaité anticiper. « Nous avons préféré agir en amont, avant que la situation ne se dégrade. Ce plan est un outil juridique, pas un signe d’échec », explique-t-elle.

Un contexte multifactoriel

La MFR a connu plusieurs revers ces dernières années : les effets de la crise sanitaire, des investissements importants dont les retours ont été moindres qu’attendus, et surtout la non-attribution d’une subvention FEADER de 220 000 euros, faute de respect de la procédure de commande publique. Ce financement devait notamment couvrir du matériel de cuisine, aujourd’hui à la charge de la MFR.

L’établissement, réparti sur deux sites — un en propriété, l’autre en location — subit également des charges accrues liées à cette organisation.

Un outil pour rebondir

Le plan de sauvegarde permet à la structure de geler son passif pendant un an afin de reconstituer sa trésorerie, avant d’engager un remboursement échelonné pouvant aller jusqu’à 10 ans. Durant cette période, aucune créance née avant le 20 mai n’est exigible, offrant un répit stratégique.

Dans le cadre de cette procédure de sauvegarde, un représentant du personnel a dû être élu. Le choix s’est posé sur Céline Gustin, formatrice de la Maison Familiale, qui a été élue par l’ensemble du personnel. Céline Gustin aura pour mission de représenter l’équipe lors des audiences au tribunal et d’assurer la communication auprès de l’équipe au sujet de l’état d’avancement de la procédure.

« Ce dispositif est une opportunité, pas une fin en soi. Il permet de poser des bases solides pour repartir sur de bons rails », affirme Juliette Souvay-Rodrigues, formatrice de longue date. Elle salue également l’arrivée de Fanny Chmara à la direction, qui a « rétabli la confiance avec le conseil d’administration ».

Une activité toujours dynamique

Loin d’un établissement en difficulté, la MFR continue de vivre intensément son territoire. Son activité touristique, encadrée depuis plus d’un an sous la houlette de Christine Bruley, adjointe à la direction, fonctionne très bien, générant près de 120 000 euros de recettes en 2024.

De plus, la MFR renforce ses liens avec les acteurs locaux dans le domaine du service à la personne, propose des stages à l’étranger, et organise depuis 10 ans un spectacle intergénérationnel initié par Juliette Souvay-Rodrigues et Daniel Picard, symbole de son engagement social et culturel.

La structure veut également se projeter : de nouveaux projets sont à l’étude pour la rentrée 2025, notamment la réouverture d’un poulailler pédagogique, ainsi que la création d’un marché des producteurs locaux.

Un audit pour un nouveau départ

Pour mieux comprendre les origines de ses difficultés et renforcer son efficacité, la MFR a missionné KPMG (aujourd’hui Rydge Conseil) pour un audit financier rétrospectif sur 4 ans. Objectif : faire table rase des anciens schémas et s’appuyer sur les forces internes de la structure.

Dans un climat décrit comme serein et mobilisé, tous les acteurs de la MFR partagent un même élan : celui de garantir aux élèves et à leurs familles un avenir stable et porteur, fidèle à l’esprit des maisons familiales rurales qui valorisent l’alternance et l’ancrage local.

« La Maison Familiale de Hadol ne va pas fermer ! » assure avec conviction Fanny Chmara. « Nous avons traversé des turbulences, mais nous avançons avec détermination. »

MFR Hadol

Plan de sauvegarde

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