Jeudi 10 juillet, à Frenois, Vincent Claude, agriculteur au GAEC du Canard, a accueilli le traditionnel point presse des moissons. Trois semaines après le début de la récolte, l’heure était à un premier bilan de la campagne agricole 2025. Si les premiers résultats sont encourageants, les inquiétudes économiques et climatiques tempèrent l’optimisme.
Un démarrage précoce pour les moissons
Cette année, les moissons ont débuté avec quelques jours d’avance. L’orge a été récoltée dès le 25 juin, tandis que les premières parcelles de blé et de colza ont suivi dès le début du mois de juillet.
Malgré un automne 2024 particulièrement pluvieux, qui avait compliqué les semis, les conditions printanières ont permis un bon développement des cultures. Des récoltes encourageantes au niveau de l’orge, le blé commence doucement et le colza débute bien.
Des rendements corrects, voire bons
Les premiers rendements d’orge d’hiver, compris entre 65 et 85 quintaux par hectare, s’avèrent satisfaisants, dans la moyenne haute des dernières années. Le colza, longtemps jugé incertain, semble bien s’en sortir, avec des résultats jugés prometteurs sur les premières parcelles récoltées.
Du côté du blé, les rendements restent corrects malgré une teneur en protéines parfois en deçà des attentes. La qualité est là, mais les quantités pourraient varier selon les zones, notamment à cause des coups de chaud de fin juin.
Une météo globalement clémente, mais instable
La campagne 2025 aura jusqu’ici bénéficié de conditions climatiques globalement favorables. Cependant, la vague de chaleur de fin juin a provoqué une maturation rapide et parfois incomplète de certaines cultures, notamment du blé.
Les producteurs restent vigilants face à l’arrivée possible d’orages d’été, qui pourraient perturber la fin des récoltes et impacter la qualité des grains.
Des prix en baisse qui inquiètent
Côté marchés, les signaux sont moins favorables. Le cours du blé, désormais sous les 200 € la tonne, est en recul par rapport à l’année dernière, où il oscillait entre 210 et 230 €/t. Le colza suit la même tendance, autour de 480 €/t, contre des pics nettement plus hauts ces dernières campagnes.
Herbe et fourrages : une belle campagne
Du côté de l’élevage, les nouvelles sont plus rassurantes. Grâce à une météo favorable au printemps, les premières et deuxièmes coupes d’herbe ont été abondantes. Les stocks de fourrages devraient donc permettre d’aborder l’automne avec une certaine sérénité, après une année 2024 tendue.
Vergers : une production en demi-teinte
Côté fruits, la situation est plus contrastée. Dans les vergers vosgiens, les mirabelles et cerises affichent un net recul, en lien avec les aléas climatiques du printemps.
En revanche, d’autres cultures offrent de belles perspectives pour 2025 : les poires, les myrtilles ainsi que la production de miel s’annoncent prometteuses, avec des floraisons abondantes et un bon taux de pollinisation observé ces dernières semaines.
Une campagne bien engagée, mais sous vigilance
Le premier bilan des moissons 2025 dans les Vosges est donc globalement positif. Les cultures ont bien démarré, les rendements sont là, et les conditions climatiques ont jusqu’ici été relativement favorables.
Mais la baisse des prix agricoles, la fragilité économique de nombreuses exploitations, et les incertitudes climatiques laissent planer une ombre sur cette campagne.
La prudence reste de mise. Le cœur de l’été ne fait que commencer, et seule la fin de saison permettra de tirer un vrai bilan.
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