photos Stéphane Calmels
Un concept inédit fait son apparition à Épinal-Saint-Laurent : celui de l’abonnement à l’autocueillette. Derrière cette idée originale, Matthieu Tassetti, un ancien informaticien reconverti dans le maraîchage biologique, qui redonne vie à un site agricole laissé à l’abandon.
La renaissance d’un lieu chargé d’histoire
Rue Vincent-Claudon, les serres et planches de culture de l’ancienne exploitation Cornu reprennent doucement des couleurs. Pendant plus d’un siècle, la famille Cornu a fait pousser ici ses légumes. Georges Cornu, dernier exploitant, y a travaillé plus de soixante ans avant de s’éteindre en 2022, laissant le terrain en friche.
Soucieuse de préserver ce patrimoine agricole, la Ville d’Épinal, engagée dans un ambitieux Projet Alimentaire de Territoire, a acquis les terres pour les relouer à un professionnel souhaitant en faire un lieu d’expérimentation durable. C’est ainsi que Matthieu Tassetti s’y est installé, avec un projet à la fois novateur et participatif.
Un abonnement pour récolter soi-même
Le principe est simple : moyennant une cotisation annuelle de 480 euros par adulte, les adhérents deviennent membres de l’association et peuvent venir récolter librement fruits, légumes et plantes aromatiques tout au long de la saison.
« Ce qui m’intéresse, c’est l’aspect collectif, le partage et le lien social », explique le maraîcher, qui souhaite avant tout faire de son exploitation un lieu de rencontre et de convivialité.
Le modèle, courant en Belgique mais encore rare en France, repose sur une logique de solidarité entre producteur et consommateur : les membres soutiennent financièrement le projet et participent, à leur rythme, à la vie du potager.
Une offre diversifiée et 100 % bio
Pour cette première année, la production redémarre doucement : poireaux, aromates et quelques fraisiers annoncent la reprise. « La vraie saison, ce sera l’année prochaine », précise Matthieu Tassetti, qui prévoit d’accueillir jusqu’à 130 adhérents.
Dès 2026, les visiteurs pourront cueillir fraises, rhubarbe, melons, pastèques, et plus tard peut-être groseilles et cassis. Côté herbes aromatiques, ciboulette, persil, basilic, aneth et menthe seront au rendez-vous. Les paniers de légumes comprendront salades, carottes, poireaux, mais pas de pommes de terre ni d’oignons — deux cultures qu’il préfère confier à d’autres producteurs partenaires, dont il proposera les produits en complément (œufs, pommes de terre, etc.).
Des serres pour un nouvel élan
L’exploitation dispose déjà de deux tunnels de culture, soit environ 1 800 m² sous abri. Une nouvelle serre viendra s’ajouter d’ici la fin du mois de novembre.
Pour faire découvrir son projet, Matthieu Tassetti organise deux temps d’information sur place : le samedi 1er novembre à 15 h et le mardi 19 novembre à 15 h.
Une belle occasion de rencontrer ce maraîcher passionné qui, après avoir quitté les écrans d’ordinateur, fait aujourd’hui pousser bien plus que des légumes : un véritable projet de territoire, fondé sur la solidarité et le goût du partage.
Renseignements : https://www.cueillettesaintlaurent.fr/
https://www.facebook.com/CueilletteSaintLaurent/
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