À partir du 1er janvier 2026, le Diagnostic de performance énergétique (DPE) va connaître une évolution importante. Objectif affiché : corriger une inégalité de traitement affectant les logements chauffés à l’électricité, et redonner de l’air à un marché locatif sous tension.
Pour Emmanuel Schick, diagnostiqueur installé à Darnieulles, cette réforme est « une mesure de bon sens ».
Un coefficient électrique revu pour rééquilibrer le calcul
Au cœur de la modification : le coefficient de conversion de l’électricité, un paramètre technique qui permet de convertir l’énergie consommée en énergie primaire dans la méthode de calcul du DPE.
Ce coefficient, fixé depuis plusieurs années à 2,3, sera abaissé à 1,9.
« Cette révision va enfin corriger un biais qui pénalise les logements chauffés aux convecteurs électriques », explique Emmanuel Schick, à la tête de CDI-Expertises.
En clair, de nombreux logements chauffés électriquement devraient gagner une lettre de classement, sans aucun travaux. Pour certains, cela signifie sortir de la catégorie F ou G, les fameuses « passoires énergétiques ».
Selon les estimations gouvernementales, près de 850 000 logements pourraient ainsi redevenir louables après 2028, contre les interdictions initialement prévues.
Une bonne nouvelle pour le marché locatif
Dans les Vosges comme ailleurs, la mesure est accueillie avec soulagement par les professionnels.
« Le système actuel pénalise à tort les radiateurs électriques. Ils ne chauffent pas moins bien que d’autres solutions, mais le calcul les faisait apparaître comme moins performants », souligne Emmanuel Schick.
Le diagnostiqueur voit aussi dans cette réforme un signal politique clair : « L’État ne veut plus de chaudières au gaz ou au fioul. Il pousse vers les pompes à chaleur et, plus globalement, vers l’électrification des logements. »
Une actualisation automatique et gratuite des anciens DPE
Autre point notable : les propriétaires n’auront pas besoin de refaire venir un diagnostiqueur pour connaître leur nouveau classement.
À compter de janvier 2026, il suffira de saisir la référence du dossier DPE sur le site de l’Ademe.
« Les nouvelles lettres seront générées automatiquement », indiquent les diagnostiqueurs vosgiens Emmanuel Schick, Emma Noël et Charles Couval.
Un arrêté publié cet été confirme également la possibilité de télécharger gratuitement une attestation de changement d’étiquette, toujours via la plateforme de l’Ademe.
Des réactions partagées
Si la profession immobilière et de nombreux propriétaires salue une « mesure pragmatique », les associations de consommateurs expriment des réserves.
Certaines dénoncent une réforme « arbitraire », estimant qu’elle affaiblit le rôle du DPE censé encourager la rénovation énergétique, au risque de maintenir sur le marché des logements mal isolés occupés par des ménages modestes.
Pour le gouvernement, au contraire, cette évolution permet un ciblage plus précis des aides à la rénovation en distinguant mieux les logements réellement énergivores. Elle devrait aussi faciliter la transition vers des systèmes électriques plus performants, notamment les pompes à chaleur.






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