Ce mercredi, les artisans du bâtiment des Vosges se sont mobilisés devant la préfecture à Épinal pour exprimer leur ras-le-bol face à des dispositifs publics jugés de plus en plus complexes, instables et déconnectés de la réalité du terrain. Cette action s’inscrit dans le cadre d’un mouvement national porté par la CAPEB (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment).
À la suite d’une vaste consultation nationale menée par la CAPEB auprès de ses adhérents sur MaPrimeRénov’ et la REP déchets du BTP (REP PMCB), les résultats sont sans appel : le mécontentement des artisans ne cesse de croître. Dans les Vosges comme partout en France, ces professionnels estiment que les décisions prises fragilisent leurs entreprises et ralentissent les chantiers.
Des dispositifs devenus ingérables
Parmi les principaux sujets de colère figurent :
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MaPrimeRénov’, indispensable à la rénovation énergétique des logements et au maintien de l’activité des entreprises, mais devenue trop complexe à gérer, avec des règles changeantes et des délais pénalisants ;
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La REP PMCB, jugée trop éloignée des réalités de terrain, n’apportant ni simplification administrative ni baisse des coûts pour la gestion des déchets du bâtiment ;
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Le régime des micro-entreprises, dénoncé comme une source de distorsion de concurrence et d’injustice fiscale pour les entreprises artisanales structurées.
Selon les artisans, ces dispositifs, pourtant conçus pour accompagner la transition écologique et soutenir l’économie, produisent aujourd’hui l’effet inverse.
Une action symbolique devant la préfecture
À Épinal, les artisans vosgiens ont choisi d’exposer leurs doléances de manière concrète et symbolique devant la préfecture, dans le cadre de l’action nationale intitulée
« Y en a marre : vos décisions ne sont pas des cadeaux ! ».
Objectif : interpeller l’État et rappeler que les entreprises artisanales ne peuvent plus être les variables d’ajustement de politiques publiques mal calibrées.
Patrick Mathieu, président de la CAPEB Vosges, explique : «nous sommes rassemblés pour dire stop. Nous demandons des dispositifs simples, efficaces et construits avec nous. Nos entreprises ne doivent plus être les premières victimes de décisions mal calibrées et déconnectées du terrain. »
Une demande claire : simplicité, stabilité et concertation
À travers cette mobilisation, les artisans du bâtiment réclament avant tout une réforme en profondeur de ces dispositifs, fondée sur la simplicité, la stabilité et une véritable concertation avec les professionnels de terrain. Faute de changements rapides, ils craignent une fragilisation durable du tissu économique local et un coup d’arrêt à la rénovation énergétique pourtant indispensable.














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