Le projet de réorganisation de la police nationale prévoit de réunir sous une même direction dans chaque département la police aux frontières, la sécurité publique, les renseignements et la police judiciaire. L’objectif est de désengorger les services d’investigation des commissariats. Mais ce projet de réforme est source d’inquiétudes pour de nombreux acteurs du monde judiciaire dont les avocats qui étaient rassemblés ce lundi sur les marches du Palais de Justice d’Epinal.
La mobilisation contre le projet de réforme de l’institution, créée il y a plus d’un siècle, prend de l’ampleur. Ce lundi, les avocats étaient rassemblés devant le tribunal d’Epinal pour protester contre le projet de réforme de l’organisation de la police nationale.
Inscrite dans le cadre d’un rapport annexé au projet de loi de programmation du ministère de l’Intérieur présenté le 7 septembre 2022, cette nouvelle organisation territoriale de la police nationale doit permettre de « rendre plus efficace le pilotage de proximité par la création, à l’échelon départemental, d’une direction unique de la police nationale, dont le directeur pourra allouer les forces en fonction des priorités opérationnelles : sécurité du quotidien, démantèlement des trafics, lutte contre l’immigration clandestine ».
Le projet de réforme prévoit de placer tous les services de police à l’échelle du département, sous l’autorité d’un seul directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant directement du préfet. A l’heure actuelle, les enquêteurs de police judiciaire se trouvent sous l’autorité du Directeur central de la police judiciaire (DCPJ). L’objectif est de désengorger les services d’investigation des commissariats;.
« Cette réforme est menée dans la précipitation et elle est dangereuse. »
Mais procureurs, avocats, enquêteurs, tous sont vent debout contre le projet de réforme de la police judiciaire, porté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Pour les avocats d’Epinal « cette réforme est menée dans la précipitation et elle est dangereuse. » Cela risque aussi « de signer la fin de la police judiciaire. Il conduira à l’absorption de la PJ par las sécurité publique et sacrifiera une filière hautement spécialisée sur l’autel du traitement de masse de la délinquance du quotidien. » Pour eux « Les personnels n’auront plus le temps ni les moyens de combattre la criminalité ».
« C’est privilégier l’arrestation du petit trafiquant, aussitôt remplacé, plutôt que la démantèlement des réseaux, ou du vendeur à la sauvette plutôt que de ceux qui l’exploitent. C’est porter un coup fatal à la lutte contre la criminalité organisée ou contre la délinquance économique et financière déjà si mal en point » concluent les avocats du barreau d’Epinal.
C.K.N.
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