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dimanche 24 novembre

Pesticides dans l’eau – Les précisions de Vosges Nature Environnement

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eauSuite à la publication de la réponse de la communauté d’agglomération d’Epinal sur l’article qui concernait la contamination de l’eau par des résidus de pesticides dans 34 communes des Vosges, Vosges Nature Environnement a souhaité apporter des précisions.

« Suite à la diffusion de l’article sur la contamination de l’eau par des résidus de pesticides concernant 34 communes des Vosges, la communauté d’agglomération d’Epinal signale que la liste diffusée par Vosges Nature Environnement est erronée.«Les communes en jaune appartenant au périmètre de la Communauté d’Agglomération d’Epinal ne sont pas concernées par cette problématique.Nous ne pouvons laisser dire que la CAE n’est pas concernée par la problématique pesticides. En effet concrètement les communes de Harsault –Bellefontaine –Chamagne ont bien été concernées par des dépassements récurrents en 2022 et 2023 de la limite de qualité 0.1μg/l en ce qui concerne plusieurs métabolites. Nomexy –Bayecourt sont également cités concernant les pesticides en général.(cf document ARS)La commune en rose LA VOGE LES BAINS est concernée uniquement pour sa commune déléguée: HARSAULT.D’autre part, il convient de préciser que:Les pesticides sont analysés dans le cadre du contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) mis en œuvre par l’autorité sanitaire (ARS).
La liste des pesticides contrôlés pour le Grand Est a été mise à jour en fonction des nouvelles connaissances scientifiques, … C’est dans ce cadre que l’ESA-Metolachlore, métabolite du pesticide S-Metolachlore a été détectédans l’eau potable de certaines communes.Le S-metolachlore est autorisé depuis 2005 et a remplacé l’atrazine…Ce n’est donc pas une nouvelle molécule et ses métabolites contaminent certainement la ressource en eau depuis longtemps…Ce qui démontre que les analyses de l’ARS ne concernent malheureusement pas toutes les substances potentiellement présentes La limite de qualité 0,1 μg/L définie par l’arrêté du 11 janvier 2007 a été fixée par précaution pour tous les pesticides, sans considération de leur effet sanitaire qui dépend de chaque molécule, de la voie, de la durée d’exposition et des concentrations.Oui et cette limite a été fixée en fonction des limites de détection du matériel utilisé, car il était considéré à juste titre que les pesticides n’ont rien à faire dans l’eau consommée…
La pertinence de chaque molécule est ensuite évaluée au cas par cas. Un métabolite de pesticide est évalué pertinent pour les EDCH s’il y a lieu de considérer qu’il pourrait engendrer (lui-même ou ses produits de transformation) un risque sanitaire inacceptable pour le consommateur.Par manque d’informations permettant de conclure sur son potentiel génotoxique, la limite de qualité précitée a donc été instaurée pour l’ESA-Metolachlore jusqu’au dernier avis de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) en date du 30 septembre 2022. Cet avis a pu être rendu suite à de nouvelles études disponibles, il classe dorénavant l’ESA-Metolachlore comme non-pertinent avec une valeur de vigilance à 0,9 μg/L remplaçant la limite de qualité 0,1 μg/L.
Par conséquent, l’eau de la commune de ces communes est désormais conforme vis-à-vis de ce paramètre.Oui l’eau est désormais conforme à la nouvelle réglementation…mais est ce que cela élimine les risques sanitaires pour autant? Nous ne le pensons pas.La CAE en est consciente car elle reconnait que les pesticides n’ont pas à être présents dans l’eau. Nous approuvons sa démarche de reconquête de la qualité de l’eau dans l’objectif de recourir aux alternatives au S-métolachlore. Elle repose toutefois sur le volontariat des agriculteurs et a en général une contrepartie financière à la charge des citoyens consommateurs. Cela ne nous semble pas normal car les collectivités doivent gérer les conséquences de pratiques agricoles polluantes qui ont été autorisées par l’Etat, résultats de compromis passés avec la profession dans le cadre des arrêtés de protection de captage, ce que dénonce VNE en vain depuis 2016 dans le cadre du Coderst (cf lette à l’ARS de 2017 restée sans réponse)!
Gageons toutefois qu’il s’agit d’envisager des pratiques exemptes de tout pesticide et non d’un remplacement d’un produit par un autre ou d’une simple diminution des doses… Concernant l’abandon de sources polluées comme à Harsault et la mobilisation d’autres ressources, si cela peut être envisagé dans l’urgence et pour éliminer une eau trop polluée, ce ne peut être une démarche généralisable et de long terme, tout comme la technique de dilution en mélangeant plusieurs sources. On ne fait alors que déplacer le problème vers d’autres masses d’eau au lieu de s’attaquer aux causes des pollutions. La surexploitation de la nappe GTI sur Vittel Contrexéville, au-delà de la problématique embouteillage par Nestlé, en est un exemple concret car elle est aussi la conséquence du transfert des prélèvements des collectivités des nappes superficielles vers la nappe profonde, suite à la fermeture de 32 captages contaminés durablement par les pratiques agricoles!Nous n’avons pas l’habitude à VNE d’affirmer des choses sans nous appuyer sur des données factuelles, officielles, en référence à des approches scientifiques…Nous avons organisé ces dernières années plusieurs conférences sur cette thématique santé-pesticidesanimées par différents scientifiques:André CICOLLELA(toxicologue -santé environnementale) à St Dié –Gilles Eric SERALINI(chercheur-membre du CRIIGEN) à Epinal –François VEILLERETTE (Médecin Générations Futures)à GérardmerDans le cas présent nous n’avons fait que communiquer des faits (dépassement de limites réglementaires avec risques sanitaires avérés scientifiquement), attestés par un service de santé officiel. Nous sommes désolés si une erreur a pu concerner une ou deux communes mais ce n’est pas de notre fait.

 
 

Notre démarche est celle de lanceur d’alerte qui vise à informer, sensibiliser l’ensemble des acteurs sur l’urgence qu’il y a, dans le contexte très préoccupant de raréfaction de la ressource en eau disponible, à préserver durablement sa qualité pour l’alimentation en eau potable. De trop nombreux captages sont déjà impactés par manque de précaution, et il est nécessaire de mettre un terme au plus vite à ces pollutions récurrentes. C’est une question vitale et un droit pour chacun d’avoir accès à une eau de qualité. Aussi nous en appelons, une fois de plus, à la responsabilité de l’Etat qui doit aujourd’hui intervenir pour faire cesser ces contaminations. C’est dans le pouvoir et les prérogatives des préfets et, à l’instar de l’association de collectivités AMORCE, nous interpellons la préfète des Vosges afin que la situation de tous les captages vulnérables soit revue et l’usage des pesticides interdits dans les AAC, au nom du principe de précaution. »

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