À l’inverse de nos concitoyens méridionaux (et pas seulement eux..), la neige non seulement « on connait » mais « on sait faire » !.
Si les 3 flocons qui paralysent la ville de Nice et les 6 autres qui perturbent la ville de Paris nous font doucement sourire il nous arrive nous aussi parfois d’être pris au dépourvu.
En effet, bien que la gestion d’épisodes neigeux soit dans notre département bien rodée, certains d’entre eux, plus exceptionnels, peuvent mettre à mal notre expérience pourtant éprouvée.
Aussi n’est-il pas inutile de refaire chaque année un point régulier sur l’organisation des mesures de viabilité hivernale existantes dans notre département mais aussi tant que faire se peut, de chercher sans cesse à la façon d’améliorer leur efficacité.
Photo : Vosges.gouv.frC’est pour aller dans ce sens que ce mercredi 3 décembre 2014 , Gilbert PAYET, Préfet des Vosges, a réuni les services de l’État et les différents gestionnaires de voiries– Conseil général des Vosges, APRR, et DIR Est – ainsi que les Présidents de l’Association des Maires des Vosges et de la Fédération Vosgienne des transporteurs routiers. Il s’agissait en effet de présenter le dispositif de viabilité hivernale et de rappeler le rôle de chacun dans la gestion des crises routières.
Les conditions météorologiques propres à la période hivernale entraînent la mise en place d’un dispositif de viabilité particulière afin d’ assurer le maintien de la circulation et comprend quatre mesures :
- Le Plan Intempéries Zone Est (PIZE) : déclenché par le Préfet de région, Préfet de la zone de défense Est lorsque l’ampleur attendue ou constatée des problèmes de circulation dépasse une gestion départementale. Le préfet de Département est alors chargé de décliner localement les décisions zonales telle que l’interdiction de circulation des véhicules de plus de 7,5 tonnes. Dans cette hypothèse, les poids-lourds stationnent sur l’une des 5 zones de stockage que compte le département des Vosges à Saulxures-les-Bulgnéville (A.31) , Damblain (A.31), Vincey (RN.57), Arches (RN.57) ou Saint-Nabord (RN.57).
- Le Plan de Sauvetage et d’Assistance aux Usagers de la Route (PSAUR) : organisé par le Préfet de département en appui avec les Maires des communes devant accueillir les « naufragés de la route »
- La gestion des stocks de sel de déneigement : assuré par l’ensemble des gestionnaires de voirie qui doivent disposer d’un stock préventif suffisant équivalent – au minimum – à 8 jours d’autonomie.
- Les restrictions de la circulation des transports en commun qui reste une mesure exceptionnelle prise en concertation avec l’ensemble des acteurs. Elle peut concerner les transports scolaires et/ou les transports interurbains et/ou les transports urbains.
En cas de crise, la bonne cohésion de tous les acteurs et leur parfaite coordination sont indispensables à une gestion efficace de la situation. Parmi eux, les services techniques du Conseil général qui sont une cheville ouvrière du dispositif et sont à pied d’œuvre durant tout l’hiver.
Pour les aider dans leur tâche, un certain nombre de mesures ont là aussi été mises en place.
Depuis la saison 2010-2011, le Conseil Général bénéficie d’un système d’aide à la décision de la viabilité hivernale constitué de 12 stations météo implantées sur le département qui permettent une meilleure prévision des intempéries, un déclenchement plus affiné des interventions et une meilleure connaissance des conditions de circulation.
Ce dispositif est associé à une surveillance des patrouilleurs et de la Cellule Opérationnelle de Coordination Routière qui effectuent une veille météorologique, coordonnent les interventions de déneigement et diffusent l’information sur les conditions de circulation.
Forts de ces informations, les agents sont plus à même d’intervenir ensuite efficacement sur le réseau routier. Pour cela ils disposent de 87 camions sur l’ensemble du département et interviennent par hiérarchisation des voies de circulation selon 4 niveaux de priorité : Niveau rouge (prioritaire soit 950 km de routes), Niveau bleu (salé et déneigé soit 1440 km de routes), Niveau vert (déneigé soit 760 km de routes), Niveau jaune (intervention après les 3 autres en fonction des possibilités soit 140 km de routes). Routes fermées : 22 km (route des crêtes).
Chaque hiver, le déneigement du réseau nécessite une quantité importante de sel (près de 60.000 T en 2010 par l’Etat, le Département et les 514 communes) qui répandu sur les routes vosgiennes a nécessairement un impact négatif sur l’environnement. Pour limiter cette pollution, le département dispose de camions équipés de dispositifs électroniques permettant de gérer au gramme près le dosage en sel. Les agents sont également formés afin de maitriser la quantité de sel à utiliser.
Le dosage moyen est de 20 grammes au m². Avec 1 kg de sel, les agents du Conseil Général traitent une route de 7 m de large sur 7 m de long.
Outre le coté environnemental, cette démarche permet la réalisation d’économies substantielles, directes tout d’abord en réduisant la quantité de sel acheté et donc son cout, et indirecte ensuite en limitant les frais inhérents à la dégradation qu’il entraine sur les véhicules et la chaussée.
Le coût moyen de la viabilité hivernale est de 5 millions d’euros. Le sel représente 28 % de ce coût. Une tonne de sel répandue revient à 230€, une intervention revient à 830€.
Enfin, il est un autre facteur qui permet de contribuer à la fluidité du trafic hivernal : une bonne information des usagers de la route.
Depuis 2013, le conseil général a mis en ligne le site internet inforoute.vosges.fr (ou inforoute88.fr) qui informe au jour le jour des conditions de circulation sur l’ensemble du réseau routier départemental. (Lire notre article).
Vla / Épinal Infos
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