Le SNUipp-FSU dévoile via un communiqué la répartition académie par académie des 2511 postes supplémentaires pour la rentrée 2015. Une dotation insuffisante selon le syndicat au regard des besoins.
« Le ministère vient de présenter la répartition académique des 2511 postes supplémentaires programmés dans les écoles pour la rentrée 2015.
Certes, ces créations de postes feront du bien aux écoles qui en profiteront, mais, il est également certain que cette dotation reste bien insuffisante au regard des besoins de l’école primaire.
Touchées par des pertes de postes, les académies de Besançon (-19), de Caen (- 29), Nancy-Metz (- 19), Dijon (- 20) Paris ou encore la Guadeloupe (- 29) subissent de vrais coups de rabot alors qu’elles sont loin d’avoir retrouvé leurs moyens d’avant les coupes claires du quinquennat précédent. Les autres académies bénéficient d’un niveau de créations de postes qui ne couvriront pas l’ensemble des besoins liés à la fois de la réforme de l’éducation prioritaire, à la poussée démographique (23 400 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée prochaine) et à la restitution des postes supprimés.
La carte des dotations académiques
(cliquez sur l’image pour agrandir)
La préparation de la rentrée 2015 s’annonce donc difficile. Au niveau national, il manque encore près de 1 800 postes de remplaçants par rapport à 2008. Autant dire que les écoles vont encore connaitre des classes non remplacées et qu’il ne sera pas possible de relancer une formation continue actuellement en friche. Il y a pourtant urgence à ce que les enseignants réactualisent leurs connaissances professionnelles, notamment en vue des nouveaux programmes. Plus de 4 000 postes de Rased manquent toujours à l’appel depuis 2008, ce qui prive encore des milliers d’élèves en difficultés scolaires d’une aide spécialisée.
Et ce n’est pas l’allocation progressive des moyens vantée par la ministre qui va changer la donne. Procédant par redéploiement, le « plus » donné aux écoles défavorisées – ce qui est une bonne chose – sera synonyme de « moins » pour d’autres écoles présentées comme favorisées. Mais aujourd’hui, existe-t-il vraiment des écoles favorisées quand on constate que les écoles françaises ont un nombre d’élèves par classe bien au-dessus de la moyenne européenne ? 7 000 classes maternelles ont encore plus de 30 élèves. Dans un tel contexte, comment sera-t-il possible d’assurer la montée en charge du « plus de maîtres que de classes » estimé aujourd’hui par le ministère à 1 713 postes et dont l’objectif affiché est de 7 000 ?
Le niveau de ces dotations n’est pas à la hauteur de l’engagement de la priorité au primaire. Le SNUipp-FSU demande un changement de braquet pour améliorer les conditions de réussite des enfants et permettre les indispensables transformations pédagogiques. Il faut voir grand pour nos élèves. L’investissement budgétaire au service de la réussite des élèves et de leurs enseignants doit s’amplifier.
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