Ecrit par D.J.
Ce mercredi 5 août 2015, le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de la société Aristophile avec cessation immédiate d’activité. De nombreux clients, qui ont investi des sommes rondelettes, sont floués dans les Vosges.
Fondée par le Nancéien Gérard Lhéritier, l’entreprise promettait des rendements mirobolants, de l’ordre de plus de 8 %, à ceux qui investissaient dans des livres anciens et, surtout, des manuscrits et des lettres de célébrités. Les manuscrits étaient de premier intérêt historique (le contrat de mariage de Napoléon et Joséphine, le manuscrit des Cent vingt journées de Sodome du marquis de Sade, etc.). Environ 18.000 personnes en France dont des centaines de Vosgiens se sont laissés séduire par cette affaire en investissant, au total, 18 millions d’€uros.
La belle histoire a tourné court le 16 février 2015 avec la mise en redressement judiciaire d’Aristophil et la nomination d’un mandataire judiciaire. Le 5 mars, nouveau coup de tonnerre : son fondateur, Gérard Lhéritier, ainsi que trois autres personnes de son entourage, ont été mises en examen pour abus de confiance, blanchiment et escroquerie en bande organisée.
L’astuce était simple, il s’agissait de rémunérer les clients à la faveur de l’argent injecté par les nouveaux épargnants. A présent, toute la question est de savoir si les victimes pourront récupérer leur mise de départ. C’est loin d’être acquis car la liquidation judiciaire empêche tout recours des créanciers. Les avocats des victimes attendent de connaître les arguments du tribunal de commerce de Paris.
Des courtiers sont également dans le collimateur de la justice. Deux d’entre eux ont démarché des centaines de clients en Lorraine et surtout dans les Vosges.
Une procédure pénale peut durer des années. D’éventuelles condamnations pourraient se traduire par des indemnisations et les victimes pourraient récupérer des sommes dérisoires par rapport à leur mise de départ. Nombre d’entre eux y ont pourtant investi une grosse part de leur patrimoine. Des drames humains sont donc nés de cette faillite.
Jusqu’au 10 mai 2015 pour déclarer leurs créances.
18 000 investisseurs ont fait confiance à la société Aristophil ou à leurs conseillers en gestion de patrimoine, en y investissant un total de 750 millions d’euros. Ils étaient appelés à se manifester pour faire valoir leurs droits jusqu’au 10 mai 2015 pour faire une déclaration de créance et revendiquer, auprès du mandataire judiciaire, la propriété de parts détenues par Aristophil.
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