Vendredi, la traditionnelle audience solennelle de rentrée a eu lieu au tribunal de grande instance d’Epinal.Le projet de loi contre la criminalité organisée inquiète les magistrats qui se sentent écartés par le texte.
Pour le Procureur de la République, Etienne Manteaux, le parquet d’Epinal qui compte 6 magistrats au lieu des 7 quand le tribunal de Saint-Dié existait encore n’est pas plus mal servi que les autres. En 2015, le parquet a traité 2900 affaires. « On compte un magistrat pour 100 000 habitants. » poursuit-il en assurant qu’ « avec la crise du Ministère Publique, les parquets doivent se recentrer sur leur cœur de métier et assurer moins de tâches administratives. »
Autre préoccupation : le projet de loi contre la criminalité organisée. Le texte prévoit d’élargir les pouvoirs des forces de l’ordre et des préfets en matière de perquisitions, d’assignations à résidence, de fouilles de voitures et d’utilisation de leurs armes par les policiers.
Etienne Manteaux s’est aussi montré inquiet face à l’augmentation des affaires de violences conjugales. Pour éviter que ces affaires ne tournent mal, des téléphones « grand danger » ont été mis en service dans les Vosges. Ils permettent aux femmes battues de prévenir rapidement les forces de l’ordre qui peuvent ainsi intervenir plus rapidement.
Le tribunal d’Epinal possède quatre médiateurs et huit conciliateurs. Ils ont traité cette année 340 affaires. Pour Jean-Baptiste Haquet, le président du tribunal d’Epinal « la médiation pénale permet des procédure plus rapides, moins onéreuses et très efficace. Elle permet aussi d’apaiser les conflits pour trouver une résolution ».
Etienne manteaux a conclu son discours avec l’annonce du déménagement des services pénitentiaires et de sécurité publique dans les anciens locaux de la Chambre régionale des comptes. « On va devoir relever le défi du relogement en 2016. Cela devrait permettre de faire 450 000 euros d’économie de loyers chaque année. »
C.K.N.
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