La signature de la communauté hospitalière de territoire en 2013, en présence des Maires d’Epinal et de Remiremont, a permis d’engager une démarche de coopération entre l’hôpital d’Epinal et de Remiremont sur plusieurs spécialités essentielles de l’offre de soins. S’agissant de la filière mère/enfant, l’ARS a missionné une expertise médicale qui présente un point d’étape le 10 mars.
Depuis 2013, année de signature de la Communauté Hospitalière de Territoire (CHT), les deux établissements publics d’Epinal et de Remiremont œuvrent pour mettre en place un partenariat renforcé dans le but d’optimiser les parcours de soins. Il s’agit, spécialités par spécialités, de mieux coordonner l’offre au bénéfice de la population.
A ce jour, suite aux travaux déjà engagés, les communautés hospitalières d’Epinal et de Remiremont ont décliné le futur projet médical en 7 filières : – Femme mère/enfants – Chirurgie – Médecine – Oncologie – Gériatrie – Urgences – Activités médico-techniques.
En juillet 2015, l’ARS a missionné 4 experts, responsables universitaires des filières gynécologie-obstétrique, pédiatrie, néonatalogie, anesthésie-réanimation pour faire des propositions destinées à élaborer une stratégie de moyen terme en matière d’offre de santé périnatale.
Cette expertise est encore en cours mais l’ARS, a souhaité qu’un premier point soit fait sur le volet gynécologie-obstétrique le 10 mars prochain aux instances des établissements (Conseil de Surveillance et Directoire). Elle viendra alimenter les travaux du projet médical partagé de territoire. Dans le prolongement de cette expertise, le Dr Boussouf, chef de service de la maternité de Remiremont a été sollicité pour préparer le volet « mère-enfant » du futur projet médical partagé.
Constats de l’expertise
« Un projet médical commun pour garantir et pérenniser une offre publique de soin de qualité en périnatalité : une volonté portée par les deux équipes médicales d’Epinal et de Remiremont.
En considération de cette volonté partagée, l’expertise menée sur les activités de Gynécologie-Obstétrique, de Pédiatrie, de Néonatologie et d’Anesthésie-Réanimation s’est attachée à analyser les éléments de tension (démographie médicale, attractivité, permanence des soins….), à étudier les freins et les opportunités pour présenter des orientations qui devront être travaillées par les deux communautés hospitalières.
Une démographie médicale fragile sur les trois spécialités « obstétriques, néonatologie-pédiatrie et anesthésie. La démographie médicale constitue un point majeur de difficultés des structures publiques (notamment au regard de la forte féminisation de la profession). Force est de constater que sur le territoire, a contrario du privé, les deux hôpitaux publics ne parviennent pas à recruter des médecins issus du DES Français depuis plusieurs années, alors que ces deux établissements sont terrain de stage d’internat.
Une permanence des soins (PDS) problématique : les professionnels actuels n’adhèrent plus au système d’astreinte à domicile, considéré comme incompatible avec une réactivité optimale en cas d’urgence. Désormais, les gardes sur place sont un critère d’attractivité pour les jeunes médecins, représentant un gage de sécurité pour les spécialités de la filière mère enfants (GO, pédiatrie, anesthésie).
S’ajoute à ces constats, la nécessité pour les services de respecter dès que possible les directives européennes relatives au temps de travail hebdomadaire (maximum 48h). Une attractivité à construire : au-delà de la problématique de la PDS, le souhait des jeunes professionnels est de pouvoir bénéficier de temps partagés avec l’établissement de recours (CHRU) et d’intégrer une organisation structurée.
Le défi des deux hôpitaux publics est d’offrir de telles perspectives. Une qualité de soin à garantir : cette qualité dépend directement de la qualité de recrutement médical présent et à venir et du projet médical dont l’objectif est de structurer une organisation de soins plébiscitée par les professionnels. L’éclatement de l’offre de soin sur les deux villes est un facteur majeur de fragilisation. Les actions de regroupement sont garantes d’une attractivité médicale, base de la qualité et de l’exhaustivité de l’offre de soin pour la population. Ce sujet est d’autant plus important au regard d’une démographie médicale vieillissante. Une offre à structurer : la baisse de natalité accuse une baisse beaucoup plus importante dans le département des Vosges par rapport au niveau national.
Néanmoins, le bassin spinalien apparait être plus favorable en terme de projection (ex : Sanchey, Golbey). Ces éléments pointent inévitablement la nécessité de regrouper les activités en vue d’améliorer les performances médico-économiques des structures, et ce, en garantissant des seuils d’activités efficients et attractifs pour pérenniser l’offre publique sur le territoire. » Extraits de l’expertise présentée par le Comité d’experts
Le travail d’expertise et d’évaluation se poursuit.
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