Soixante douze ans après jour pour jour, Ménafaing a hissé les couleurs afin de rendre honneur à ses sept résistants tombés en ce haut lieu de la commune le 25 septembre 1944. Autour de la stèle érigée en souvenir de Marcel Bichotte, André Bosselmeyer, Robert Cipollini, Maurice Nurdin, Ernest Pierre, Louis Trinquard et Raymond Varroy, autorités civiles et militaires, présidents d’associations patriotiques, porte-drapeaux, maires et adjoints des communes du secteur, ont rehaussé de leur présence cette émouvante cérémonie.
François Vannson, député de la circonscription et président du conseil départemental demeurait lui aussi présent, avec à ses côtés, Valérie Jankowski, conseillère départementale. Tous ont été accueillis par Michel Demange, le maire stéphanois et son 1er adjoint Yves Leroux. Les deux derniers vaillants maquisards du Haut du Bois avaient eux aussi fait le déplacement vers Ménafaing : Bonato Vital et André Thomas ont été ainsi largement salués. L’on notait aussi la présence de Christian Rocchi, président de l’Amicale des Anciens FFI.
La cérémonie a débuté par une célébration de la parole pour laquelle officiait le diacre Jean-Claude Mangel. L’assemblée présente a ainsi chanté et prié, ravivant la mémoire des résistants disparus. « Nous leur devons tellement, se souvenir d’eux, c’est notre meilleure façon de les rendre présents » a souligné le diacre, qui a également remercié la même assemblée pour la qualité du recueillement lors de cette cérémonie, au cours de laquelle un texte sur la Paix du Pape Jean-Paul II a été lu.
Puis ce fut le moment des dépôts de gerbes face à la stèle. Pour la commune de Saint-Etienne, la gerbe fut déposée par le député et président François Vannson, le maire Michel Demange et le major Pascal Masson de l’escadron 25/7. Pour Remiremont et Saint-Nabord, ce sont le capitaine Denis Martin, commandant la compagnie des sapeurs-pompiers et Daniel Sacquard, le maire navoiriaud qui ont officié. Pour Eloyes, la gerbe fut déposée par Valérie Jankowski et une adjointe de la commune. Philippe Leroy et André Huc, les maires de Pouxeux et Jarménil emboitaient le pas, de même que les représentants des communes de Arches et Archettes. La dernière gerbe déposée fut celle des familles des victimes.
Après l’appel des morts et les sonneries réglementaires exécutées par la batterie-fanfare de Saint-Etienne, le maire stéphanois s’adressa à l’assemblée. Michel Demange s’appuya en premier lieu sur un mot : résister. Il rappela ce qu’était « cette armée de l’ombre, qui s’est battue héroïquement pour notre liberté, jusqu’à la victoire, voire jusqu’à la mort au combat pour quelques vingt mille F.F.I., ces trente mille français fusillés et ces soixante mille déportés politiques qui connurent l’enfer des camps nazis ». Après avoir énuméré les noms des sept résistants morts à Ménafaing, il invitait à ne pas oublier « ces années de plomb, de misère, de mort et d’espoir. N’oublions pas non plus, il y a tout juste 72 ans, que la 36ème division d’infanterie, la 45ème et la 3ème de l’armée américaine lançaient une formidable opération pour la libération de notre région : opération qu’il a fallu maintenir jusqu’au 8 mai 1945 ».
De son côté, François Vannson insistait sur l’importance de maintenir ce genre de cérémonies « conformes à nos traditions ». Il rappelait «le sacrifice de ces hommes pour que notre pays vive en liberté » tout en soulignant « que ces mêmes hommes auraient eu évidemment bien d’autres choses à faire que de venir tomber à Ménafaing. Et de dire alors que « face à ce sacrifice, il appartient aux générations actuelles de se souvenir que le département des Vosges est une terre meurtrie ». Il exprimait aussi un souhait primordial : «que la paix puisse l’emporter en regard des conflits qui tuent nos compatriotes ».
A Ménafaing, ce dimanche, la cérémonie s’est clôturée par le chant des Partisans, alors que l’instant d’après, les autorités venaient saluer les porte-drapeaux.
Article participatif de Denis Philippe.
Photographies : Jean-Claude Olczyk.
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