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vendredi 20 septembre

Epinal – Travail dissimulé d’ex-prisonniers dans un magasin éphémère

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Etienne Manteaux, procureur de la République

Etienne Manteaux, procureur de la République

Un magasin éphémère a récemment été ouvert sur la commune d’Epinal. Les dirigeants locaux ont été placés en détention provisoire pour deux infractions de travail dissimulé. L’enquête tente d’établir les liens avec un système hiérarchisé sur la France.

Le magasin éphémère a ouvert ses portes à Epinal le 20 septembre dernier. C’est le 29 septembre que le parquet d’Epinal reçoit un signalement de la répression des fraudes. Le lendemain, un contrôle policier est effectué au magasin. Seuls la moitié des 8 salariés avait une déclaration préalable à l’embauche. Après enquête, deux enseignes relevant de la même activité sont mises à jour grâce aux facturiers : « Lignes et décoration » et « ID intérieur ». Courant 2015 et 2016, ces coquilles vides ont permis d’ouvrir des magasins éphémères en Vendée, Haute-Garonne, Moselle, Haute-Marne, Haute-Saonne et dans le Doubs.

Une bande organisée au mode opératoire rodé

A chaque fois, le mode opératoire utilisé est le même que dans les Vosges. Quelques déclarations préalables à l’embauche permettent de justifier d’une activité légale, mais un mois après l’ouverture, le magasin disparaît sans avoir versé de cotisations salariales, ni avoir fait de déclaration à l’administration fiscale du chiffre d’affaire réalisé. Les deux infractions ont été qualifiées de travail dissimulé par dissimulation de salariés en bande organisée, et travail dissimulé par dissimulation d’activité. Les deux dirigeants locaux ont été déférés et placés en détention provisoire vendredi soir. L’enquête se poursuit vers les donneurs d’ordre : les dirigeants locaux auraient reçu des directives émanant d’un système pyramidal.

Les vendeurs bordelais étaient tous des ex-prisonniers

Les vendeurs du magasin venaient tous de Bordeaux et avaient un casier judiciaire. Tous ont connu la prison et certaines auditions ont laissé entendre que leurs techniques de vente étaient particulièrement agressives. L’une des deux enseignes a réalisé un chiffre d’affaire de plus de 2 millions d’euros sur les 18 derniers mois.

Ces magasins font appel à des plateformes téléphoniques basées au Maroc pour accrocher les clients par téléphone. A leur adresse postale, les Spinaliens ont pu recevoir des offres de réduction et de cadeaux en prévision de l’ouverture de ce magasin. Les marges très confortables des produits vendus permet en effet au magasin d’offrir des remises défiant toute concurrence allant de 50 à 70%.

C.K.N.

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