Avec 6 voix sur 6, Jean Hingray a été élu président du conseil de surveillance du centre hospitalier de Remiremont, ce jeudi 9 février 2017 à midi. Son élection fait suite à sa démarche entreprise auprès d’Hélène Marion, la directrice-adjointe, afin d’avancer une formalité initialement prévue le 9 mars prochain un quart d’heure seulement avant la réunion du conseil de surveillance commun des centre hospitaliers d’Epinal et de Remiremont qui devrait se prononcer sur le projet médical partagé.
C’est dans le hall d’accueil du centre hospitalier que Jean Hingray a tenu ensuite une conférence de presse. Elle ne pouvait, selon l’intéressé, “se tenir à l’intérieur car le directeur ne veut pas des médias dans l’hôpital”.
Selon Jean Hingray, “Ce document signe la fin programmée en 2020 de notre maternité et marque une première étape dans le démantèlement de notre hôpital. On le déshabillerait en commençant par la maternité puis les urgences de nuit en retirant l’anesthésiste de garde. Un jour, ce sera l’école d’infirmières puis l’hôpital”. Et s’il a insisté pour avancer mon élection, c’est que “depuis décembre dernier, je me bats pour sauver la maternité et l’hôpital créés en 1974 par Christian Poncelet. J’ai désormais plus de légitimité pour le faire”
Jean Hingray l’a clamé sans détour “je ne laisserai pas des instances administratives refuser l’accès aux soins à une population sur le bassin de vie qui s’étend du sud d’Epinal au nord de la Franche-Comté et aux portes de l’Alsace. Je ne laisserai pas ces instances administratives nier une réalité sociale, une réalité sanitaire, une réalité géographique et une réalité économique. Je ne laisserai pas ces instances sacrifier pour des raisons budgétaires des équipements de santé publics de qualité”.
Il n’est pas question dans son esprit d’ériger “une confrontation entre Epinal et Remiremont. Ce n’est pas une action contre le nouvel hôpital de Michel Heinrich. On va toute faire pour sauver l’hôpital de Remiremont et maintenir un service public au plus près de la population”. Il s’oppose donc aux orientations gouvernementales préconisées pour l’avenir du centre hospitalier.
Comme il l’avait promis lors de sa campagne électorale, il va organiser dans sa ville une consultation populaire : “Les Romarimontains seront invités à répondre par oui ou non à une question : voulez-vous que votre maternité et votre hôpital gardent les mêmes compétences et la même excellence”.
Jean Hingray a indiqué qu’il propose « à tous mes collègues maires d’initier la même démarche auprès de leurs concitoyens”. Pour conclure, le nouveau président du conseil de surveillance a fait savoir : “je ne signerai pas le projet médical partagé”.
Son adjoint à la santé, le Docteur Philippe Cloché, lance un cri d’alarme : “s’il n’y a pas de responsabilité légale dans ce qui sera supprimé, il aura une responsabilité morale”.
Mathieu Rocher pointe une confusion dans l’esprit des élus
Nous avons ensuite tenté de rencontrer Mathieu Rocher, le directeur par intérim du centre hospitalier. Au cous d’un bref entretien, celui-ci nous a assuré “dans ce projet médical partagé, aucune fermeture n’est mentionnée. Dans le document qui sera rendu public, aucune fermeture ne sera annoncée. Au contraire, nous recrutons, avec encore quatre médecins arrivés dernièrement : deux urologues, un gynécologue et un anesthésiste”.
Mathieu Rocher rappelle que le projet s’appuie notamment sur un constat : la baisse constante de la natalité dans le secteur de Remiremont. “Ce projet médical partagé engage les deux établissements à l’horizon de cinq à sept ans. Comment on fonctionne aujourd’hui et à l’avenir pour tenir compte de la baisse de la natalité ?”.
Il pointe par ailleurs une confusion, dans l’esprit des élus, “entre le projet médical partagé et le rapport fait à la demande de l’Agence Régionale de Santé par quatre experts qui avaient émis des recommandations sur l’avenir de la maternité. Il ne faut pas renvoyer dos à dos Epinal et Remiremont mais travailler ensemble”.
David Jeangeorges.
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