« Simone Veil vient de s’éteindre, à Paris, à la veille de son quatre-vingt-dixième anniversaire. Avec elle, la République perd l’une de ses figures les plus attachantes et l’une de ses consciences les plus aiguisées.
Elle aura marqué notre temps par son courage, par la force de ses convictions, mais également par la hauteur à laquelle elle s’est efforcée, tout au long de sa vie, d’élever le niveau du débat public. Elle se refusa aux petits arrangements, préférant toujours défendre ses idées et ses principes plutôt que de ménager ses positions et son confort.
C’était une femme d’exigence. Elle demeure la figure marquante d’un centrisme français où les convictions républicaines, la défense des libertés publiques et la foi en l’Europe sont trois éléments sur lesquels on ne transige jamais.
On vit Simone Veil livrer des combats éprouvants, notamment lorsqu’il s’est agi, en 1975, de soutenir le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Elle fut, en 1979, la première présidente du Parlement européen et s’engagea alors, de toutes ses forces, en faveur de la vocation européenne de Strasbourg.
Sa force de caractère, son indépendance d’esprit et sa capacité d’action, Simone Veil les avait puisées dans l’expérience concentrationnaire. C’est dans l’épreuve de la Shoah, au camp d’Auschwitz où elle avait été déportée, qu’elle avait trempé son âme d’un métal pur.
Nous perdons aujourd’hui une femme d’exception, témoin de l’Histoire, actrice de son temps. Nous nous inclinons, avec un profond respect, devant sa mémoire. »
Philippe Richert
Président de la Région Grand Est
Ancien ministre
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