Les portes du temps viennent de se refermer sur 2018 et son lot d’épreuves infligées à notre pays et à nos concitoyens. Mes pensées rejoignent en particulier les victimes de la fusillade survenue en plein marché de Noël à Strasbourg mardi 11 décembre dernier. Attaque terroriste qui a une nouvelle fois endeuillé des familles innocentes et la France.
Face à ce drame, les forces de l’ordre et les secours, extrêmement sollicitées ces dernières semaines, ont fait preuve d’un dévouement et d’un professionnalisme remarquables. Alors que nous venons de commémorer l’Armistice de la première guerre, ces funestes événements prennent une résonance particulière et nous rappellent que la lutte contre l’obscurantisme et pour le maintien de la paix sont des combats perpétuels. L’année écoulée a été par ailleurs marquée par une crise sociale inédite par sa forme et par son ampleur.
Nombreux de nos concitoyens ont rejoint le rang des « gilets jaunes », qui appellent à pouvoir vivre du fruit de leur travail, à une meilleure répartition de la richesse, de la fiscalité et au « grand soir » démocratique via le référendum d’initiative citoyen. L’élection d’Emmanuel Macron et de sa majorité il y a 18 mois avait pourtant suscité des attentes et des espoirs que d’aucuns ne semblent plus pouvoir aujourd’hui contenir, privilégiant la « démocratie d’opinion » au détriment de la « démocratie représentative » et opposant le peuple à ses institutions. Les responsabilités de cette crise sont anciennes et partagées ; son enlisement, beaucoup moins.
Pour autant, l’heure n’est pas à la polémique mais à l’écoute, au dialogue et la responsabilité de chacun d’entre nous. J’y contribuerai. Ce n’est qu’à ces conditions que nous pourrons surmonter nos difficultés, affronter les défis économiques, politiques, sociaux, environnementaux et engager les réformes qui attendent notre pays.
Des premières mesures ont été proposées par le président de la République. Il faudra faire plus encore pour restaurer la confiance, la cohésion nationale, permettre aux français de trouver leur place dans la société et leur donner le sentiment d’apporter leur contribution à due proportion de leurs moyens. Cela prendra du temps. Cela demandera de la méthode ; le Sénat y veillera. En attendant, il convient de nous préserver des dérives populistes, démagogiques et antiparlementaristes que certains extrêmes, habiles et avides de récupération politique, n’hésitent pas à proposer comme ultime (et simpliste) recours. L’année 2019 sera celle des élections européennes.
Les grands enjeux du débat européen ne sauraient être confisqués par un pseudo-référendum (aussi inefficace que périlleux) « pour ou contre Macron ». La France, pilier historique de la construction européenne mérite mieux et doit continuer à faire entendre sa voix, dans l’intérêt de la France, de l’Europe, des Français et des Européens.
Nos nombreux atouts, la ténacité des Français, des forces vives de notre économie et de notre monde associatif, celle des élus et de nos services publics nous donnent des raisons objectives d’espérer et d’affronter l’avenir avec dynamisme. Puisse 2019 être une année décisive, d’engagements et d’unité nationale au service d’une France solidaire et confiante en son avenir.
Jackie PIERRE, Sénateur des Vosges
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