Ce week-end, une conférence-débat était proposée par 3e Rive café associatif et animée par Roland Desbordes de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité).
Physicien de formation, Roland Desbordes fait partie des membres fondateurs de la Commission de recherche et d’information indépendantes sur la radioactivité (CRIIRAD). La communauté Euroopéenne de l’énergie Atomiique, dite EURATOM, a été instituée par un traité signé en 1957 par les six pays membres de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier (CECA). Le traité Euratom se donne dès son Article 1 l’ambition de bâtir une industrie nucléaire à grande échelle à des fins « d’élévation du niveau de vie dans les États membres » et d’échanges économiques.
« Les objectifs de EURATOM sont de faire la promotion du nucléaire civil, d’élever le niveau de vie des européens et pour finir de développer les échanges. » commente Roland Desbordes.
« Il faut savoir que le nucléaire n’est pas assuré en responsabilité civile, ou si peu, EDF était assuré pour 91 489 410,34 euros en cas d’accident jusqu’au 31 décembre 2016. Actuellement, l’assurance couvre à hauteur de 700 millions d’Euros, une broutille face aux 1000 milliards d’Euros estimés suite à l’accidents de Fukushima. Ce traité est anti-democratique car les populations, à travers les parlements, n’ont jamais participé à l’élaboration de ce traité. Il a été mis en place par des “experts nucléaires” et dans les articles du traité, il est prévu que les normes de radioprotection sont établies par ces dit “experts”. Nous sommes dans le cadre d’un conflit d’intérêts, nous ne pouvons pas être juge et partie ! » poursuit-il.
Aujourd’hui, Euratom finance principalement la recherche en matière de nucléaire civil. Aujourd’hui, Euratom ne reflète donc plus les enjeux actuels de l’énergie européenne. Pour Roland Desbordes, ce traité est « obsoléscent ». « Les connaissances techniques et environnementales aujourd’hui sont totalement différentes de celles de 1957. Actuellement, seuls 14 pays de l’union européennes ont des centrales nucléaires. Le nucléaire est en perte de vitesse dans le monde et en Europe particulièrement. Des pays comme La Belgique et l’Italie sont en train de sortir ( tout comme la Suisse). L’Allemagne sortira du nucléaire en 2022. La Grande Bretagne, du fait du BREXIT (brexatom), sortira du traité EURATOM et pour finir, le Luxembourg, l’Autriche et de nombreuses ONG européennes, et surtout Allemandes, demandent l’abrogation de ce traité. » explique-t-il.
En 2000, le conseil européen a demandé l’abrogation de ce traité pour ses 50 ans. En 2007, la commission atomique n’a pas donné suite à leur demande.
« Les élections européennes vont avoir lieu en 2019, nous rappelons aux candidats l’aberration et l’inutilité de maintenir ce traité. Aujourd’hui, les impacts sociaux et environnementaux du nucléaire sont connus par tous. »
Vosges Alternatives au Nucléaire invite le public à signer la pétition en ligne pour l’abrogation du traité Euratom http://abrogationeuratom.wesign.it/fr
C.K.N.
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