La société est ainsi faite qu’il vaut mieux être riche, et bien portant pour réussir dans son entreprise. Ce vieil adage qui n’en est pas un est certes un peu réducteur mais il a ceci de bon de nous rappeler que rien n’est jamais acquis…et mal acquis ne profite jamais. Quelle connerie !
Mais que se passe-t-il actuellement à la Maison de la Presse depuis maintenant une quinzaine de jours. Les rayons consacrés aux quotidiens nationaux et magazines sont désespérément vides au grand désespoir de Céline Hollard qui est à la tête du kiosque depuis presque 5 ans. La libraire ne cache pas la situation difficile, très difficile à laquelle elle doit faire face avec ses 3 employés.
« Je ne suis plus livrée par notre diffuseur Presstalis » concède Céline » je ne reçois plus aucune presse et aucun magazine depuis 15 jours. La situation est totalement bloquée et je ne vois pas aujourd’hui d’issue favorable aux négociations que nous menons depuis 2 semaines ».
La genèse du problème commence en décembre 2013, après le dépôt de bilan de l’ancienne messagerie privée installée à Nancy et reprise par le groupe Presstaliss ex NMPP ( Nouvelles messageries de la Presse Parisienne). L’histoire des NMPP et de Presstalis est largement liée à celle du Syndicat Général du Livre et de la Communication écrite CGT pour avoir une capacité de blocage de son fonctionnement et par conséquent de blocage de la distribution de la presse écrite). C’est donc ce qui arrive aujourd’hui à la responsable de la Maison de la Presse après des revirements de situations qui durent depuis le mois de mars dernier.
« Pendant plusieurs semaines je n’ai reçu aucune facture » poursuit Céline « au bout de 3 mois la somme était astronomique soit 80 000 €. Presstalis voulait la moitié de sa facture, chose que je ne pouvais pas assumer compte tenu du stock que le diffuseur nous impose. Il a été convenu d’un échéancier que Presstalis vient de remettre en cause sans crier gare me demandant de régler le solde soit 25 000 € : chose que je ne peux toujours pas faire. Je leur ai proposé de reprendre une partie du stock et refaire un assortiment pour avoir moins de titres imposés que l’on ne vend pas . Entre le système de livraison, le paiement d’invendus, et d’avoirs, Presstalis travaille avec notre argent telle une banque ».
La situation est en effet complétement bloquée pour la librairie qui voit son chiffre d’affaire fondre comme neige au soleil sans parler de l’aspect psychologique dont elle doit faire face au quotidien, elle et son équipe en refoulant gentiment la clientèle. « Il suffisait de faire une remise à zéro » poursuit Céline « mais je n’y crois plus. Mon histoire ressemble étrangement à celle de distributeurs de presse, qui comme moi ont fait les frais de mêmes manœuvres ».
Va-t-on vers une fermeture, vers un prochain dépôt de bilan ? La situation financière de Céline est critique et l’intervention des élus locaux, du mairie notamment n’a rien modifié à la volonté de Presstalis de changer de point de vente. Car c’est bien de cela dont il s’agit. Quant on connait l’importance du kiosque dans la vie de la cité auprès des populations locales et touristiques, on peut tout de même s’interroger sur certaines situations, voire méthodes. Avoir le pouvoir de vie ou du mort sur un commerce, sur une entreprise n’est pas un effet de manche mais bien une réalité. Une triste réalité de la vie économique aujourd’hui et la pétition lancée par l’équipe du lieu de vie, n’y fera sans doute pas grand chose. A méditer.
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