Vendredi après-midi, c’est en présence d’une myriade d’officiels dont le préfet Gilbert Payet que le CFA papetier a procédé à la remise des diplômes à ses apprentis. Une cérémonie à laquelle les salariés titulaires du CQP-I avaient également été conviés.
C’était donc une grande première pour le CFA et son directeur Olivier Gérard qui, après la diffusion d’un petit film un peu coquin ventant les mérites du mouchoir en papier, a ainsi laissé le représentant de l’UNIDIS (formation inter secteur Papier Carton) Didier Lejeune officier. Accompagné d’Isabelle Margon et Jean-Baptiste Pascaud, c’est ce dernier qui a donc eu le plaisir remettre à une trentaine de salariés leur Certificat de Qualification Professionnel Interbranche, le fameux CQP-I. Un diplôme passé au sein du CFA gérômois qui constitue un véritable « passeport » pour d’autres branches professionnelles.
Pour mémoire, sachez que la branche papetière pèse quant à elle 62 000 salariés pour 1 400 entreprises en France. Quant à l’’EST, c’est tout simplement la première filiale papetière du pays, avec 20 entreprises qui produisent un quart de la production nationale pour 1,5 milliard d’euros de chiffres d’Affaire. C’est sans doute ce qui fait dire au président de Papest, Fabien Blanchard, qu’il faut « vivre papier, penser papier, se lever papier car le papier est partout tous les jours, pour faire du café, faire les journaux etc… ». Le message est clair pour Fabien Blanchard qui connait l’importance de l’apprentissage dans une telle filière.
Et on ne badine pas avec la formation au CFA de Gérardmer qui s’est déjà forgé une solide réputation. Un major national en sort chaque année et 88% des apprentis trouvent un emploi pérenne, ce qui est un chiffre supérieur à la moyenne nationale qui est de 70%. « A Paris, je prends toujours l’exemple du CFA de Gérardmer : il y a des beaux parcours du niveau 5 au niveau 1 et il y a ici un lien entre la formation initiale et la formation continue, c’est magnifique, et le papier est une entreprise d’innovation », précisera pour sa part le député et conseiller régional Gérard Cherpion.
Une cascade d’éloges pour le CFA qui n’a cependant pas fait perdre pied au pragmatique Olivier Gérard. Ce dernier a tenu à s’adresser aux nombreux élus présents et chefs d’entreprise pour leur rappeler que l’établissement qu’il dirige a besoin de la Taxe d’apprentissage qui est actuellement en réforme, et qu’il souhaite voir affectée au CFA.
Machine or not machine :
Mais la source d’inquiétude n’était pas précisément là. En effet, c’est aujourd’hui l’avenir de la machine à papier qui est clairement en jeu.
A l’heure actuelle, le CFA n’a pas le destin de cette machine en main puisqu’elle appartient à l’établissement voisin Pierre-Gilles de Gennes. Un outil de travail qui a été fabriqué dans les années 60 sur les contreforts de la Creuse, à l’époque où le LEP, était en mesure de la construire avec son atelier de mécanique générale et qui pourrait quitter les bords du lac. Pour quelles raisons ?
Une situation qualifiée « d’inacceptable » par le maire de Gérardmer, Stessy Speissmann, qui représentait également le président de la Région Lorraine Jean-Pierre Masseret. Indigné, le premier magistrat de la Perle a clairement déclaré qu’il s’engageait « à tout faire pour que cette machine revienne au CFA ». Une promesse reprise par Gérard Cherpion et qui va sans doute être suivie de très près par les intéressés de l’ensemble de la filiale papier de l’EST…
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