Samedi matin, les élus gérômois et les associations à l’origine du projet s’étaient réunis du côté du parc Garnier afin d’inaugurer officiellement l’arbre de la solidarité sur les branches duquel « la discrimination ne s’accrochera pas ».
Rappelons en effet que la Ligue des Droits de l’Homme, La Fédération des Délégués de l’Éducation Nationale ainsi que la Ligue de l’Enseignement avaient souhaité unir leurs forces pour donner vie à ce projet destiné à réaffirmer cette valeur essentielle et « fondatrice de la République aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la fraternité » pour reprendre les mots du maire de Gérardmer, premier à intervenir lors de l’inauguration de l’arbre.
Et de poursuivre avec cette citation de François Mittérand : « On est pas libre quand on vit dans la jungle ». Un premier magistrat pour qui il est important de lutter, d’oeuvre pour ses valeurs qui sont trop souvent mises à mal dans une société actuelle « troublée, où l’émotionnel et l’hyper-médiatisation tentent de régner en maître sur la jeunesse pour la dominer.
« La laïcité représente la liberté de croire ou pas. Elle est indispensable dans la lutte contre les discriminations de tous bords et permet de dépasser les différences », ajoutera dans son intervention Stessy Speissmann. Des propos prolongés par les représentants des trois associations largement représentées pour cette inauguration attendue avec impatience.
Car cet arbre doit contribuer, auprès de ceux qui le contempleront, à se poser la question du fondement la laïcité. Une laïcité que Lucienne Girard, membre des DDEN, a décrite comme mise à mal, « notamment dans le milieu scolaire. Depuis 2009, des milliards sont donnés au établissements privés, une démarche qui va à l’encontre de ce qu’avait établi Jules Ferry. Au niveau social, c’est pareil avec notamment le financement de lieux dédiés à la religion, une démarche qui pousse au communautarisme ».
Ceci alors que, comme il l’a été évoqué samedi matin, Ernest Renan lors de sa conférence de mars 1882 exposait sa vision d’une nation : « Un héritage culturel commun, une volonté de vivre ensemble et d’adhérer à des valeurs communes ». En réaffirmant l’importance de la laïcité, les association présentes et la Ville de Gérardmer, souhaitent ainsi se tourner vers l’avenir.
« Vers l’avenir et donc vers la jeunesse. Nous devons agir pour et avec les jeunes qui feront la France et l’Europe de demain », conclura Jacky Dumont, vice-président de la Ligue de l’Enseignement. Si l’Arbre de la Laïcité est un Araucaria Araucana du Chili également nommé « le désespoir des singes », c’est pourtant bien l’espoir qu’il représentera aussi. L’espoir que la flamme de la laïcité ne s’éteigne jamais, mieux, qu’elle redouble d’intensité.
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