Libre propos : Claude Michel
La nouvelle formule choisie pour les élections départementales engendre des changements notables. Tout d’abord, la nécessité de trouver des candidates et des candidats répartis judicieusement sur un territoire élargi. Si l’on veut une représentation en proximité de nos concitoyens, cela est une évidence.
Ensuite, la volonté affichée de porter la parité va entrainer un nombre significatif de femmes qui vont pouvoir s’investir comme elles le font déjà mais sans être souvent au devant de la scène.
Ces nouveautés bousculent les habitudes, les certitudes, les volontés locales ancestrales. On le voit aujourd’hui avec la pléthore de candidatures qui fleurissent. On nous disait : « Quoi ? Un binôme et deux suppléants ? Impossible de trouver quatre personnes pour nous ! » En réalité, ce n’est pas le cas ! Au contraire !
Qu’est ce qui pousse tant de personnes ?
Qu’est ce qui leur fait croire qu’elles sont toutes plus légitimes les unes que les autres ?
Sur le nouveau Canton de Gérardmer (le plus grand en nombre d’habitants dorénavant), pas moins de trois candidatures dites de gauche, soit douze personnes ! Deux « sortants » donc se sentant légitimes politiquement et portés par leur troupe respective. Une candidature de parti voulant se distinguer des choix politiques d’un des deux sortants.
Je regrette cette diversité qui dans ce cas est dangereux pour ceux, qui comme moi, partagent ces valeurs d’égalité réelle et de justice sociale portées par ces trois candidats.
Le mode de scrutin impose 12,5 % des inscrits pour pouvoir être présent au 2ème tour. Avec l’abstention, cela veut dire au moins 25 % des votants, nombre important et quasi inatteignable quand les voix de gauche se coupent en trois ! Seule solution : être en tête ou deuxième à l’issue du 1er tour. Face à un candidat de droite unique et un binôme du FN qui fera des voix, à mon grand désespoir, même si les candidats sont quasi-méconnus et leur programme non en adéquation avec les problématiques locales, autant dire avec un risque d’erreur proche du zéro, que les trois candidats de gauche seront absents du deuxième tour.
Que faire pour les rassembler et leur faire comprendre la problématique ? Le pire, c’est qu’il me semble qu’ils sont conscients de cela !
Le sentiment de légitimité ancré dans l’inconscient des trois leur fait ignorer la réalité politique.
Comment peut on aller au bout de cette démarche en risquant de mettre les électeurs de gauche devant un choix grave de 2ème tour, choix entre un candidat de droite et un d’extrême droite !
Les trois ont des arguments, bien sûr, en leur faveur. Certains plus discutables que d’autres, mais des arguments tout de même. Je ne les juge pas car je les trouve quasiment tous défendables.
Je voudrais simplement les rappeler à la raison et appeler l’ensemble des citoyens proches de ces idées là, à les interpeller, à les bousculer, à leur dire non !
Non, je ne veux pas d’un choix entre la droite et l’extrême droite !
Non, je veux que chacun mette de côté ses certitudes, de côté les égos, les pierres brutes !
Regardons ensemble dans le miroir sans à priori !
S’il vous plait, ne laissez pas le canton de Gérardmer dans des mains qui ne partagent pas nos valeurs !
Merci d’avance !
Claude Michel
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