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Samedi soir, le Comité contre le racisme de Gérardmer, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) et le Collectif de solidarité avec les sans-papiers avaient lancé un appel aux citoyens de Gérardmer et des alentours qui étaient invités à se réunir sur le Parvis des droits de l’Homme.
L’objectif de l’opération était bien entendu de s’élever contre le sort réservé aux réfugiés, mais aussi proposer des solutions locales à ce problème qui n’a fait que prendre de l’ampleur et s’enfoncer dans l’horreur. Comme l’a rappelé Eric Defranould (vidéo), le Collectif de solidarité avec les sans-papiers a été fondé il y a au moins 20 ans et la situation n’a fait qu’empirer depuis. Il faut désormais dépasser l’indignation, ne pas se contenter de paroles et agir.
Ainsi, ce dernier a émis l’idée d’utiliser l’Hermitage (cet ancien bâtiment du lycée Chardin situé face à la place des Déportés et aujourd’hui plus ou moins en jachère en l’attente d’un projet le concernant) pour pouvoir accueillir des réfugiés dans des conditions décentes. Une solution qui trouvera peut-être écho auprès de la Municipalité, c’est en tout cas ce que souhaiterait le collectif ainsi que les citoyens réunis ce samedi sur le Parvis. Présents à cette occasion, le maire Stessy Speissmann et de nombreux élus ont tendu très fort l’oreille…
Car comme a tenu à le rappeler la présidente de la section locale de la LDH, Michèle Perrin, « Nous sommes toutes et tous concernés par les événements tragiques qui se produisent depuis des années. Dans nos sociétés dites modernes, les étrangers sont chassés, doivent dormir dans la rue, meurent par milliers. Alors que l’Europe s’occupe du confort de ses chats, de ses chiens, les enfants, les femmes et les hommes meurent parce qu’ils fuient des systèmes totalitaires. Donc nos sociétés dites modernes sont assassines. Or, chez nous en France, l’État c’est nous, nos impôts ».
Mais la première concernée, c’est peut-être l’Europe, pointée du doigt lors de ce rassemblement car incapable de s’organiser et de jouer à l’unisson : « Il ne s’agit pas de nier l’ampleur de nos difficultés globales actuelles, ni de nier notre recul social, ni le niveau du chômage en Europe, mais simplement de rappeler que notre niveau de vie dans le monde nous oblige à agir parce que nous en avons les moyens. (…) Il y a urgence à se doter d’une politique migratoire commune et d’un droit d’asile européen. Il y a urgence à établir une véritable imposition sur les transactions financières par une vraie taxe Tobin pour financer les politiques de coopération Nord-Sud. Il y a urgence de fonder une Europe Unie, sociale et solidaire qui n’existe pas », appuiera Lydie Guillemain, représentante du Comité contre le racisme.
Le message est donc fort et Lydie Guillemain a par ailleurs précisé quelques chiffres sur la situation qui était loin d’être inintéressante : « L’Europe compte plus d’un demi-milliard d’habitants. Ainsi, quand bien même elle accueillerait un million de réfugiés, (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), cela représenterait 0,2% de sa population totale. Faut-il rappeler que le Liban accueille plus de 1,2 millions de réfugiés ? Sans parler de la Grèce (un comble !), de l’Italie, de l’Espagne ou de la Jordanie ».
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